Entre deux bouchées et parmi les vestiges de papiers cadeau, laissez moi vous dire deux mots : joyeux noël ! Et avant de m'extasier sur les succulences de circonstance, je m'en vais vous conter un petit épisode de la vie à deux, qui pourrait bien vous sembler familier.
Avant d'arriver à Londres, j'étais un peu sceptique sur mon adéquation/adaptation avec cette ville. Je me la figurais grise, tentaculaire, un peu hostile, un peu revêche. Pourtant, l'interculturel, j'ai déjà donné ; mais c'est justement cette apparente proximité qui me laissait perplexe.
Entre Londres et Paris, une foultitude de petits détails font la différence, certains plus dangereux que d'autres : les pounds, les grands sourires des vendeurs dans les magasins, les fenêtres à guillotines, les voitures dans le mauvais sens, les robinets sans mitigeurs ...
Différente aussi, la dimension des matelas.
Et c'est précisément là que je voulais en arriver. Car de là vient le souci. Les matelas anglais, semble-t-il, sont immenses, king size style. Est-ce pour s'adapter aux rêves royaux habités de carrosses géants et de rivières de diamants (de de chapeaux seyants), est-ce parce qu'il fait si sombre qu'on veut oublier en dormant, est-ce simplement parce que les anglais adorent être différents ?
Toujours est-il que ces lits démesurés me posent un problème fondamental, qui risque fort de compromettre toute mon harmonie conjuguale.
Voyez-vous, le concept du lit, c'est très simple : un matelas, une couette, aux dimensions M et C.
Usuellement, M est bien plus petit que C , garantissant ainsi de douces nuits, chacun bien lové dans l'épaisseur ouatée. Il faut tout de même mentionner que certains incidents peuvent perturber l'équilibre de cette configuration, notamment lorsque l'homme a froid, et mobilise la technique bien éprouvée dite du maki.
La technique du maki est très simple : l'homme, profitant d'un instant d'inattention nocturne de l'autre occupant du lit, s'approprie la couette en s'y enveloppant totalement, tel un morceau de concombre mariné, en partant du bord, la stratégie consiste alors à bien tirer afin de faire adhérer parfaitement son épiderme à la feuille de nori (la couette, donc). Conséquemment, le second corps présent sur le matelas (le cookie, donc) se retrouve hors jeu, exposé aux morsures gelées de la nuit.
Si vous connaissez ce genre de difficultés, ne pas hésiter à feindre un cauchemar apocalyptique afin de réveiller le concombre et, très promptement, récupérer votre dû.
Cette situation est néanmoins rare, et nous coulions jusqu'ici des nuits douces et paisibles.
Or, depuis notre installation dans notre sweet home, M > C. Le matelas géant dépasse de tous les côtés et, rien à faire, la couette reste liliputienne. Conséquence : perdu dans cette immensité, les deux corps en phase de sommeil profond semblent éprouver un irrépressible besoin de tirer sur cette pauvre couette, qui n'a rien demandé à personne, elle. Comme s'il fallait qu'elle joigne parfaitement son bout de lit pour que tout se passe bien. Dormir au milieu (et en namoureux) n'y change rien, c'est mathématique : si M > C, même avec un namoureux fabuleux, vous avez des soucis à vous faire. Nuits après nuits, la même lutte ardente se rejoue, la dissension plane ...
Un seul remède : une autre couette. Ça y est, vous êtes dans de beaux draps, c'était aussi simple que ça. (Merci maman et père Noël)
Et puisque je ne suis pas rancunière (ou que je ne me souvenais pas tellement si c'était moi qui avait gagné ou perdu la couette), j'avais tout de même continué à cuisiner pendant ce temps, comme ces petites mises en bouche fraîches et vives, edaname (exquises fèves de soja), olives noires, cottage cheese, purée d'herbes et cédrat confit.
Et comme il n'était pas rancunier non plus, il m'avait aussi concocté rien que pour moi cette magnifique tarte au chocolat, soufflée, coulante et sensuelle, accompagnée d'une gelée carotte orange. Faîtes moi donc penser à lui demander la recette si elle vous fait de l'œil.
Et sur le thème soirée de fêtes youplaboum, je ne peux que vous conseiller l'oeuf à 65 accompagné de quelques lamelles de truffe, mélanosporum, what else.
Jolie gourmandise également : ce petit entremets au praliné croquant gorgé de noisettes entières, crémeux chocolat noir, sabayon champagne. Point de biscuit nécessaire, on ne garde ici que la plus pure gourmandise, ses saveurs franches et ses délicieuses textures.
En attendant l'année prochaine, je continue de m'extasier devant les présents que je ne crois pas avoir tant mérité, et tente de maîtriser mon nouvel appareil photo ...
Pour 2
100 grammes d'edaname (ou autres fèves)
une poignée d'olives noires du jardin
2 cs de cottage cheese
un petit morceau de cédrat confit avec amour
une grosse poignée de coriandre et de menthe
quelques graines de cumin, sel, poivre
Ecraser les herbes au mortier en ajoutant un peu d'huile d'olive, jusqu'à obtenir une belle pâte.
Cuire les fèves de soja et les raffraîchir sous l'eau glacée. Les mélanger avec les olives dénoyautées et grossièrement hachées, assaisoner avec le cumin, sel et poivre.
Disposer dans le récipient choisi une cuillère du mélange fève olives, une cuillère de cottage cheese, un peu de purée d'herbes et deux ou trois morceaux de cédrat confit coupé finement. Réserver au frais.
Pour 1/2 cadre de 20x20
* Praliné chrunchy
70 Gr couverture noire
160 Gr Praliné
60gr noisettes entières torréfiées, grossièrement concassées
* Crémeux chocolat
150g crème
150g chocolat
* Sabayon champagne
2 jaunes d'œufs,
25 g de sucre,
½ zeste de citron,
70 g de champagne,
2 feuilles de gélatine,
125 gr de crème
* Quelques écorces d'orange et citron confites
Praliné crunchy
Fondre la couverture au bain marie, ajouter le praliné puis les noisettes. couler dans un cadre. Bloquer au froid.
Crémeux chocolat
Porter la crème à ébullition, verser sur la couverture hachée, mélanger, verser sur la couche de praliné.
Mousse sabayon champagne
Blanchir jaunes, sucre et zeste. Verser et mélanger le champagne, fouetter au bain marie jusqu'à ce que le mélange double de volume, incorporer la gélatine trempée et pressée, puis continuer à fouetter hors feu jusqu'à tiédissement.
Mélanger à la crème fouettée. Couler dans le cadre et laisser prendre au frais.
Avant de servir, ajouter quelques dés d'écorces d'orange et citron.
Avant d'arriver à Londres, j'étais un peu sceptique sur mon adéquation/adaptation avec cette ville. Je me la figurais grise, tentaculaire, un peu hostile, un peu revêche. Pourtant, l'interculturel, j'ai déjà donné ; mais c'est justement cette apparente proximité qui me laissait perplexe.
Entre Londres et Paris, une foultitude de petits détails font la différence, certains plus dangereux que d'autres : les pounds, les grands sourires des vendeurs dans les magasins, les fenêtres à guillotines, les voitures dans le mauvais sens, les robinets sans mitigeurs ...
Différente aussi, la dimension des matelas.
Et c'est précisément là que je voulais en arriver. Car de là vient le souci. Les matelas anglais, semble-t-il, sont immenses, king size style. Est-ce pour s'adapter aux rêves royaux habités de carrosses géants et de rivières de diamants (de de chapeaux seyants), est-ce parce qu'il fait si sombre qu'on veut oublier en dormant, est-ce simplement parce que les anglais adorent être différents ?
Toujours est-il que ces lits démesurés me posent un problème fondamental, qui risque fort de compromettre toute mon harmonie conjuguale.
Voyez-vous, le concept du lit, c'est très simple : un matelas, une couette, aux dimensions M et C.
Usuellement, M
La technique du maki est très simple : l'homme, profitant d'un instant d'inattention nocturne de l'autre occupant du lit, s'approprie la couette en s'y enveloppant totalement, tel un morceau de concombre mariné, en partant du bord, la stratégie consiste alors à bien tirer afin de faire adhérer parfaitement son épiderme à la feuille de nori (la couette, donc). Conséquemment, le second corps présent sur le matelas (le cookie, donc) se retrouve hors jeu, exposé aux morsures gelées de la nuit.
Si vous connaissez ce genre de difficultés, ne pas hésiter à feindre un cauchemar apocalyptique afin de réveiller le concombre et, très promptement, récupérer votre dû.
Cette situation est néanmoins rare, et nous coulions jusqu'ici des nuits douces et paisibles.
Or, depuis notre installation dans notre sweet home, M > C. Le matelas géant dépasse de tous les côtés et, rien à faire, la couette reste liliputienne. Conséquence : perdu dans cette immensité, les deux corps en phase de sommeil profond semblent éprouver un irrépressible besoin de tirer sur cette pauvre couette, qui n'a rien demandé à personne, elle. Comme s'il fallait qu'elle joigne parfaitement son bout de lit pour que tout se passe bien. Dormir au milieu (et en namoureux) n'y change rien, c'est mathématique : si M > C, même avec un namoureux fabuleux, vous avez des soucis à vous faire. Nuits après nuits, la même lutte ardente se rejoue, la dissension plane ...
Un seul remède : une autre couette. Ça y est, vous êtes dans de beaux draps, c'était aussi simple que ça. (Merci maman et père Noël)
Et puisque je ne suis pas rancunière (ou que je ne me souvenais pas tellement si c'était moi qui avait gagné ou perdu la couette), j'avais tout de même continué à cuisiner pendant ce temps, comme ces petites mises en bouche fraîches et vives, edaname (exquises fèves de soja), olives noires, cottage cheese, purée d'herbes et cédrat confit.
Et comme il n'était pas rancunier non plus, il m'avait aussi concocté rien que pour moi cette magnifique tarte au chocolat, soufflée, coulante et sensuelle, accompagnée d'une gelée carotte orange. Faîtes moi donc penser à lui demander la recette si elle vous fait de l'œil.
Et sur le thème soirée de fêtes youplaboum, je ne peux que vous conseiller l'oeuf à 65 accompagné de quelques lamelles de truffe, mélanosporum, what else.
Jolie gourmandise également : ce petit entremets au praliné croquant gorgé de noisettes entières, crémeux chocolat noir, sabayon champagne. Point de biscuit nécessaire, on ne garde ici que la plus pure gourmandise, ses saveurs franches et ses délicieuses textures.
En attendant l'année prochaine, je continue de m'extasier devant les présents que je ne crois pas avoir tant mérité, et tente de maîtriser mon nouvel appareil photo ...
***
Edaname, olives, cottage cheese, purée d'herbes et cédrat confit
Edaname, olives, cottage cheese, purée d'herbes et cédrat confit
Pour 2
100 grammes d'edaname (ou autres fèves)
une poignée d'olives noires du jardin
2 cs de cottage cheese
un petit morceau de cédrat confit avec amour
une grosse poignée de coriandre et de menthe
quelques graines de cumin, sel, poivre
Ecraser les herbes au mortier en ajoutant un peu d'huile d'olive, jusqu'à obtenir une belle pâte.
Cuire les fèves de soja et les raffraîchir sous l'eau glacée. Les mélanger avec les olives dénoyautées et grossièrement hachées, assaisoner avec le cumin, sel et poivre.
Disposer dans le récipient choisi une cuillère du mélange fève olives, une cuillère de cottage cheese, un peu de purée d'herbes et deux ou trois morceaux de cédrat confit coupé finement. Réserver au frais.
***
Entremets Crunchy Champagne
Entremets Crunchy Champagne
Pour 1/2 cadre de 20x20
* Praliné chrunchy
70 Gr couverture noire
160 Gr Praliné
60gr noisettes entières torréfiées, grossièrement concassées
* Crémeux chocolat
150g crème
150g chocolat
* Sabayon champagne
2 jaunes d'œufs,
25 g de sucre,
½ zeste de citron,
70 g de champagne,
2 feuilles de gélatine,
125 gr de crème
* Quelques écorces d'orange et citron confites
Praliné crunchy
Fondre la couverture au bain marie, ajouter le praliné puis les noisettes. couler dans un cadre. Bloquer au froid.
Crémeux chocolat
Porter la crème à ébullition, verser sur la couverture hachée, mélanger, verser sur la couche de praliné.
Mousse sabayon champagne
Blanchir jaunes, sucre et zeste. Verser et mélanger le champagne, fouetter au bain marie jusqu'à ce que le mélange double de volume, incorporer la gélatine trempée et pressée, puis continuer à fouetter hors feu jusqu'à tiédissement.
Mélanger à la crème fouettée. Couler dans le cadre et laisser prendre au frais.
Avant de servir, ajouter quelques dés d'écorces d'orange et citron.
Je rêve ou ton ombre est en short?! Merci de me rappeler, à moi à qui il reste bien 25g de melanosporum, que c'est le moment ou jamais de tester l'oeuf à 65°. Bah ouais, j'y avais pensé. Merci, cookie.
RépondreSupprimerHeu moi je veux bien la recette de la gelée à la carotte (et puis celle aussi de la tarte au choco soufflée !).
RépondreSupprimerT'as changé pour quoi comme appareil photo ?
Bonjour Miss Cookie, effectivement la gelée de carotte me paraît être du plus haut intérêt stratégique ! La recette ? Je vote oui !
RépondreSupprimerLes photos ? Bien bien ... peut être un peu plus de profondeur de champ pour les portes, si je peux me permettre. ;-)
Bonnes (fin de) fêtes à vous.
Toujours un vrai régal de te lire! et de découvrir ces superbes recettes!
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup ri et je veux moi aussi la recette de la tarte...
RépondreSupprimerCertes elle fait de l'oeil la tarte soufflée, la verrine au cédrat aussi, mais on n'est pas en corse et le cédrat de mes placards est archi confit au sucre !
RépondreSupprimerJe me sens un cookie sans nori en permanence ou presque, et ici il y a double couverture depuis longtemps et pourtant le lit est étroit (nous sommes un vieux couple..)
c'est drole que tu racontes cette histoire de maki... il y a quelques jours guillaume s'est reveille au milieu de la nuit pour me dire: enroule toi comme un nem avec la couette.
RépondreSupprimercertes il etait endormi, mais je trouve ce parallelisme nem/maki inquietant.
bisouxxx
- fanny
Hahaha j'ai adoré ta description de la technique dite du Maki!
RépondreSupprimerJe la connais bien mais j'avoue que c'est moi qui la pratique :)
Technique qui n'a pas QUE des avantages, il fait vite chaud à l'intérieur, et un maki cuit à la vapeur c'est pas terrible...
* Je quémande les recettes au Namoureux et les publierai asap .
RépondreSupprimer* Heureuse de constater que je ne suis pas seule à vivre ces histoires de techniques couettesques ...
* le nouvel appareil est un bridge nikon . je commence tout juste à le cerner !
This is greatt
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