mercredi 24 juin 2009

The perfect holiday : une cadole à Iguerande

Il arrive que l'année de bep se termine.
Il arrive que l'examen soit passé (pratique : tarte aux pommes : OK, brioche nanterre : OK, entremets bavaroise : OK ; théorie : décrire avec foisonnement de détails le processus ô combien complexe du lavage de mains en bonne et due forme : OK)
Il arrive que les vacances arrivent.

Une semaine, jours comptés pour profiter, déguster, se reposer, se laisser aller. Pour commencer, on pouvait difficilement mieux faire : trois jours à la Colline du Colombier, blottis dans une des trois cadoles de Michel et Marie-Pierre Troisgros, sur les hauteurs d'Iguerande, à quinzaine de kilomètres de Roanne.


Une cadole, comme une niche sur la nature, dans la nature du pays Charollais, une petite maison sur pilotis, de bois, de laine et de toile. Une cabane (très) améliorée, en somme.
Après des heures de route, de sommeil et d'engourdissement, nous arrivons au panneau : Colline du Colombier. Elles sont là devant nous, plus ahurissantes encore que nous en avions rêvé, perchées à flan de colline, imposantes d'élégance et d'épure.


J'entre, excitée comme une puce, mais soudain la nature du lieu devient envahissante ; la chambre est une son alcôve tissée de cordage, délicatement éclairée par deux hublots, d'où l'on aperçoit les deux autres cadoles sans jamais être en vis-à-vis.
La sensation d'être protégé, d'être bien, de retrouver un cocon fœtal, un sein. Le sentiment est si fort que l'émotion me submerge littéralement.
Hors du commun, hors du monde et hors du temps, c'est un écrin originel.


Notre premier réflexe et notre première envie est de retirer nos chaussures, d'entrer en contact avec le lieu, de ressentir le bois. Le premier soir, nous vivons un merveilleux orage, abrités sur la terrasse.
Nous resterons là trois jours, rythmé par des nuits de sommeil profond, des champs d'oiseau, des balades sur les chemin, des siestes réparatrices
, des panier garnis du petit-déjeuner : cakes moelleux, confitures maison, pain craquant, fruits frais et colorés, jus de fruit exceptionnels.


Michel et Marie-Pierre Troigros font plus qu'offrir un gîte moderne et confortable, ils créent un lieu unique, bien loin d'une certaine nostalgie campagnarde, un refuge en harmonie avec l'environnement et fidèle à leur univers de simplicité, alliant art, architecture, design et respect des lieux, restés dans leur jus.


Au Grand Couvert, l'immense pièce qui abritait le bétail a été a peine retouchée pour se faire auberge. La pierre et le bois se mêlent au béton, d'immense lustres en verre structurent la hauteur. On s'attable devant une cuisine d'esprit campagne, des omelettes, des salades fraîches et vives, des viandes exquises ; on se délecte de meringues on ne peut plus sexy avec leur forme de sein et leur petite noisette, fragiles et délicates, à la coque à peine séchée et au cœur onctueux.


Tout comme les cakes du petit-déjeuner, les nourritures sont dépouillées et essentielles, simplement faites avec passion et amour ; et parsemées des herbes qui poussent dans le jardin : menthe poivrée, thym citron, absynthe, sauge ... Sur le barbecue aux sarments de vigne, notre côte de bœuf (1 kilo ...) est éventée avec soin et attention par Cédric, le jeune chef venu du Central, l'annexe bistrot de Roanne.
Les serveuses et cuisiniers ont d'ailleurs tous le sourire aux lèvres, comme portés par l'atmosphère paisible des lieux.



On serait restés encore un peu dans ce petit paradis, à rêvasser, lire, dormir, manger, vivre ... Alors on reviendra se ressourcer, on reviendra s'échapper dans ce lieu fait exclusivement pour les amoureux.

On reviendra, on viendra même de plus loin : de Londres, où je pars m'installer prochainement. Mais c'est une autre histoire.
Quelques autres photos, nourriture des yeux ...










La Colline du Colombier
71340 Iguerande
03 85 84 07 24
www.troisgros.fr

mardi 2 juin 2009

Le flash info, les invasions barbares ... et les guimauves pandan-amarena

Avant tout, le flash info :
- une journaliste de la télé danoise est inculpée pour le meutre de douze poissons rouges. Le fameux modèle scandinave.
- une autoroute allemande a été fermée pour récolter une pluie de billets de 500€, 23 000 au total. Je n'y étais pas.
- Une chèvre offerte pour une Mitsubishi achetée. Interested ?
- SOS = Save Our Souls
- Un écureuil patriotique a volé les drapeaux militaires d'anciens combattants militaires. J'en reste coite.


Retour aux choses sérieuses. Imaginez la scène ... Dimanche fin d'après-midi, un début de grisaille dans l'âme, fin de week end oblige. Je me réjouie tout de même de pouvoir me planter tranquillement devant How I met your mother (accompagné du rituel de mon meilleur flan de Paris, cela va de soit : la peau caramélisée d'abord, le "trottoir" de pâte brisée offrant une belle résistance ensuite, le corps crémeux-mais-pas-flasque du flan vanillé-mais-pas-écoeurant enfin). Soudain, un son pas si étranger que ça parvient à mes organes auditifs.

Topo : les meubles, bibelots et paperasses de mon petit salon ont été déplacé dans ma chambre, sans égards pour mes années de labeur sur l'établissement de piles très hautes de bordel très organisé. Je note l'ombre d'un être humain sur la moquette, puis deux, puis trois, puis cinq. Il me faut réagir, vite. Arborant l'expression faciale la plus accueillante possible en cet instant d'épouvante, je m'étonne de cette anarchie auprès des autorités locales, ie : mes grands-paternels m'offrant un toit certes spacieux et fort bien situé, mais dont l'intimité n'est jamais garantie.
Et là, c'est le drame, je me sens, comme qui dirait, "comme un poulpe échoué sur une plage d'Alaska" : elles sont deux, elles sont grecques, elles sont senior. Et elles squattent pour 3 semaines - dans une pièce traversante, of course. Les invasions barbares, on va gérer ça.
Ok, jour 1 : il fait encore nuit noire, il est l'heure de se lever. L'ennemi dort : normal, c'est la nuit. L'ennemi ronfle : normal, 80 ans d'usage des sinus, ça laisse des traces. Et pas des moindres. Je peste et vais me faire un café d'un pas lourd et intrépide.
Milieu d'après-midi, je pédale jusque chez moi en espérant trouver un peu de tranquillité et de quiétude. Constat : l'ennemi est dans la même position que 10 heures auparavant. Je pourrais m'en inquiéter un tant soit peu, mais le ronflement m'informe que l'ennemi est bien vivant.
Quelques instants plus tard, je suis tirée de ma sieste parfaite par un "chuchotement". Nous apprenons ainsi que la notion de chuchotement n'existe pas en version grecque. Ce serait un peu comme si on essayait de murmurer un mot doux à l'oreille du Professeur Tournesol (non pas que l'idée me taraude), voyez ?
Jour 7 : il est 21h30, je rentre et découvre l'ennemi inactif sous un Mont Athos de couvre-lit. Malgré toute ma rebellitude, l'option musique à fond me paraît compromise. Je peste et rumine. Mais Pékin Express est là. On a beau ne pas avoir de télé depuis 6 ans, si M6replay me tente avec les mésaventures interculturelles de franchouillards au Vietnam, je me laisse avoir.
Jour 15 : quelques indices me laissent suspecter une intrusion dans la salle de bain : un bigoudi, modèle original de 1944, est échoué sur le carrelage. A ses côtés gît sans vie un spray de laque Elnett.
Jour 19 : alors que je m'apprête à préparer mon fameux café à mon namoureux fabuleux, mon regard entre en collision frontale avec la vision de corps en petite tenue en proie au pire relachement cutané. Je suis traumatisée pour la journée.
Jour 21 : " Γεια σου !!! Nan nan je vous assure, jamais n'oublierais-je l'exquis plaisir de vous offrir l'hospice dans mon humble habitacle" ("Bye bye ! Vas-y là tu get out quickly avec tes bigoudis, wesh, vas-y là")

Ah, quel bonheur de pouvoir à nouveau glander tranquille.


Bref. Comme pour une foultitude d'étudiants divers et variés, juin rime avec examens. En ces temps de révision BEPiste, point trop de distractions culinaires à la maison. Quelques jours loin de Rivoli et je sens déjà pointer un manque terrible de sucre. Je rêve d'une brioche pécan fourrée au gianduja fondant (pécan itou), recouverte d'un crumble ... pécan.


Y a pas à dire, j'adhère totalement à cette "phase" de mon chef (ai-je mentionné le Paris-New York, qui, comme son nom l'indique, va bien plus loin que Brest avec sa crème pralinée pécan, dense ET légere comme la meringue italienne qu'elle contient, son croustillant pécan dangereusement addictif, ses éclats caramélisés ... ?). Lors de la présentation de la nouvelle carte à un petit panel de bloggeurs, une certaine demoiselle sucrée a eu l'air de préférer les verrines fraises (brioche toastée perdue dans la crême brûlée, gelée de fraises), mais, sans nul doute, la brioche total look pécan a fait des adeptes, ici, ou (oserez-vous démentir ?). (pour tout élan de gourmandise, rdv chez Angélina, 226 rue de Rivoli)

Mais puisque je ne suis pas à proximité de mon sugar-shoot quotidien, il me fallait confectionner une douceur, vite.
Une guimauve pas mauve mais verte, de gros cubes au moelleux infini, du pandan exquis et, comme les Kinder, avec une surprise à l'intérieur : de divines cerises amarena.
L'association pandan-amarena me taraudait depuis un moment ; elle fonctionne comme je l'espérais. Bon, il faut bien avouer que guimauve + amarena = ensemble ultra saturé en sucre. A consommer avec modération. Ou pas.

NB : je ne sais que vous dire concernant l'approvisionnement en pandan ... Surtout, inutile d'acheter l'arome artificiel vendu chez Tang ou autres, ça n'a absolument pas la même saveur. Je tiens celui là de la délicieuse Loukoum, qui elle-même s'en ait fait envoyer des Pays-Bas, si je me souviens bien. Affaire, encore et toujours, à suivre.

RDV bientôt avec la Stevia, l'urucum, et autres saveurs improbables.

***
Guimauve Pandan Amarena

Pour une vingtaine de guimauves
125gr de sucre
50g d'eau
2 blancs d'oeuf
3 feuilles de gélatine (6gr)
extrait naturel de pandan (à l'oeil, une grosse cs)
une vingtaine d'amarena rincées et séchées
mélange à part égales de sucre glace et maïzena, environ 50gr

Ramollir la gélatine dans de l'eau froide.
Mettre les blancs dans la cuve d'un splendide Kitchen Aid rouge. Commencer à faire tourner le fouet à faible vitesse.
Porter l'eau et le sucre à ébullition. Cuire jusqu'à 120°.
Quand s'approche de 115°, augmenter la vitesse du fouet. Verser le sucre cuit en filet sur les blancs montés. Ajouter la gélatine égouttée et le pandan. Laisser tourner quelques minutes puis verser la moitié de la guimauve dans un petit cadre ou sur une plaque recouverte de papier sulfurisé et poudré de mélange sucre glace/maïzena. Lisser, répartir les amarena à 2cm d'intervalle. Recouvrir de guimauve, lisser, réserver quelques heures. Saupoudrer de sucre glace/maïzena et découper des cubes avec un couteau (chauffer un peu la lame si besoin).