Voilà désormais plus d'un an que j'ai posé ma valise à Londres, un an d'une vie à deux dans une petite maison cosy pleine de charme à l'anglaise - moquette moelleuse et fenêtres à guillotine comprises.
Si j'avoue avoir ressenti une légère appréhension a priori - n'ayant expérimenté la cohabitation qu'en version coloc vietnamienne bien fournie en sociopathes serial-killer de blattes, j'ai eu tort, car mis à part quelques soucis de couette, tout est serein et délicieux, comme un scone moelleux tout juste sorti du four.
Certains redoutent le quotidien, les habitudes et la routine. Je peux comprendre l'angoisse vis à vis de l'unique chaussette errante (mais où est la planète où vivent les secondes chaussettes ?) et de la vaisselle poisseuse, certes. Mais lorsqu'on a la chance de vivre avec un namoureux moderne, ni übersexuel ni macho, on savoure. Oui, le namoureux fait la vaisselle et le café avant de partir la matin, il sait changer les draps, faire tourner la machine, installer des stores pour que je puisse dormir, et réparer mon vélo en installant des lumières pour que je roule en toute sécurité. Mon namoureux ne râle pas lorsque je regarde des séries débiles ni quand je squatte la salle de bain, il aime autant un bon steak qu'une poêlée de tofu, il me fait un grog quand je suis malade, et me rapporte des gâteaux sublimes et des stocks de chocolat.
Nos petits rituels, je les aime et je les garde. (On en reparle dans quinze ans, c'est ça ?)
Il y a, apparemment, juste une petite chose sur laquelle il faut que je travaille : le piquage dans l'assiette.
Voyez-vous, hors journée craquage, j'ai tendance, au resto ou à la maison, à choisir des choses plutôt healthy, style dos de cabillaud plutôt qu'entrecôte, gaspacho plutôt que rillettes, enfin on voit le genre.
Ça me va très bien comme ça, puisque j'aime plus que tout piquer de l'autre côté de la table, du côtéobscur diététiquement incorrect, plein de frites, de sauce et de coulant au chocolat.
Et tout allait bien, nous coulions des jours heureux. J'y allais franco, carrément décomplexée de la fourchette. Jusqu'à ce qu'un jour, désinhibé par quelques verres, le namoureux ne m'avoue que NON, c'est pas mignon, c'est juste énervant à la fin, j'aime pas quand tu piques dans mon assiette !
Ah bon ? C'est pas mignon ?
Bon, j'ai été un peu choquée sur le coup. Des années de piquage exquis et guilty free qui s'effondrent brutalement, tous les souvenirs romantiques qui affluent et se délitent avec en voix off les pensées du namoureux excédé ("mais tu vas me laisser bouffer mes gnocchis bordel !")
Et puis j'ai opté pour une séance de réflexion intensive. Moi non plus, j'aime pas quand on pique dans mon assiette. Surtout pas dans mon flan, par exemple.
Je peux faire des effortset me menotter quand l'envie subvient. Le bien-être de la maison en dépend. Alors, plutôt que de promettre que je ne piquerai plus jamais dans son assiette, je veux bien me restreindre et risquer de succomber d'anémie par privation de côte de boeuf, et je veux bien partager mon flan.
Et puis, même le flan, il est tellement moins bon quand il n'est pas là.
Sur ce, des scones moelleux made in England, à tartiner de clotted cream si on est motivé. Cream cheese light pour moi, on ne se refait pas.
pour une dizaine de scones
250gr de farine
1g de sel
8g de levure chimique
50g de sucre
50g de beurre
30g de raisins (facultatif)
125mL de lait
Mélanger farine, sel, levure, sucre, et beurre fondu. Ajouter le lait et mélanger jusqu'à obtenir une pâte homogène. Ajouter les raisins.
Laisser reposer la pâte au frigo au moins une heure.
Etaler la pâte à environ 1,5cm d'épaisseur. Retourner la pâte et détailler les scones.
Dorer à l'œuf et laisser reposer 2 heures
Préchauffer à 210° (moins si le four est très puissant)
Dorer une seconde fois avant d'enfourner. Cuire 8 minutes, retourner la plaque et poursuivre la cuisson 6 minutes.
Si j'avoue avoir ressenti une légère appréhension a priori - n'ayant expérimenté la cohabitation qu'en version coloc vietnamienne bien fournie en sociopathes serial-killer de blattes, j'ai eu tort, car mis à part quelques soucis de couette, tout est serein et délicieux, comme un scone moelleux tout juste sorti du four.
Certains redoutent le quotidien, les habitudes et la routine. Je peux comprendre l'angoisse vis à vis de l'unique chaussette errante (mais où est la planète où vivent les secondes chaussettes ?) et de la vaisselle poisseuse, certes. Mais lorsqu'on a la chance de vivre avec un namoureux moderne, ni übersexuel ni macho, on savoure. Oui, le namoureux fait la vaisselle et le café avant de partir la matin, il sait changer les draps, faire tourner la machine, installer des stores pour que je puisse dormir, et réparer mon vélo en installant des lumières pour que je roule en toute sécurité. Mon namoureux ne râle pas lorsque je regarde des séries débiles ni quand je squatte la salle de bain, il aime autant un bon steak qu'une poêlée de tofu, il me fait un grog quand je suis malade, et me rapporte des gâteaux sublimes et des stocks de chocolat.
Nos petits rituels, je les aime et je les garde. (On en reparle dans quinze ans, c'est ça ?)
Il y a, apparemment, juste une petite chose sur laquelle il faut que je travaille : le piquage dans l'assiette.
Voyez-vous, hors journée craquage, j'ai tendance, au resto ou à la maison, à choisir des choses plutôt healthy, style dos de cabillaud plutôt qu'entrecôte, gaspacho plutôt que rillettes, enfin on voit le genre.
Ça me va très bien comme ça, puisque j'aime plus que tout piquer de l'autre côté de la table, du côté
Et tout allait bien, nous coulions des jours heureux. J'y allais franco, carrément décomplexée de la fourchette. Jusqu'à ce qu'un jour, désinhibé par quelques verres, le namoureux ne m'avoue que NON, c'est pas mignon, c'est juste énervant à la fin, j'aime pas quand tu piques dans mon assiette !
Ah bon ? C'est pas mignon ?
Bon, j'ai été un peu choquée sur le coup. Des années de piquage exquis et guilty free qui s'effondrent brutalement, tous les souvenirs romantiques qui affluent et se délitent avec en voix off les pensées du namoureux excédé ("mais tu vas me laisser bouffer mes gnocchis bordel !")
Et puis j'ai opté pour une séance de réflexion intensive. Moi non plus, j'aime pas quand on pique dans mon assiette. Surtout pas dans mon flan, par exemple.
Je peux faire des efforts
Et puis, même le flan, il est tellement moins bon quand il n'est pas là.
Sur ce, des scones moelleux made in England, à tartiner de clotted cream si on est motivé. Cream cheese light pour moi, on ne se refait pas.
***
Scones
Scones
pour une dizaine de scones
250gr de farine
1g de sel
8g de levure chimique
50g de sucre
50g de beurre
30g de raisins (facultatif)
125mL de lait
Mélanger farine, sel, levure, sucre, et beurre fondu. Ajouter le lait et mélanger jusqu'à obtenir une pâte homogène. Ajouter les raisins.
Laisser reposer la pâte au frigo au moins une heure.
Etaler la pâte à environ 1,5cm d'épaisseur. Retourner la pâte et détailler les scones.
Dorer à l'œuf et laisser reposer 2 heures
Préchauffer à 210° (moins si le four est très puissant)
Dorer une seconde fois avant d'enfourner. Cuire 8 minutes, retourner la plaque et poursuivre la cuisson 6 minutes.
So cute... Ici c'est moi qui ai l'assiette open, faut dire que j'y mets beaucoup de gnocchis;-)
RépondreSupprimerj'adore l'article, je m'y retrouve bien là, et le non c'est pas mignon chez moi ça a donné 't'arrête un peu de faire ça sans arrêt, t'es énervante à la fin, fallait prendre comme moi!'
RépondreSupprimerLes scones par contre c'est vachement mignon
bonne soirée
pov' petite tronchette... perdre d'aussi bonnes habitudes, c'est pas humain.
RépondreSupprimerTrès sympa cet article! Et oui je confirme c'est une bonne recette de scones!
RépondreSupprimerJE DETESTE QUE L ON PIQUE DANS MON ASSIETTE ET JE DETESTE GOUTER LES ASSIETTES DES AUTRES... c'est clair.
RépondreSupprimertu as bien de la chance de couler un bonheur parfait...
Adorable petit post so bristish... Je me souviens de teaparty chez Richoux absolument divin... Mis à part les serveurs qui n'étaient pas toujours aimables...
RépondreSupprimerAprès 14 ans de vie commune, j'aurais tendance à dire ... "heureusement qu'au bout d'un an, il n'y pas encore de routine ... sinon, autant arrêter de suite" (sauf si c'est ce que l'on recherchait à l'origine)
RépondreSupprimerCôté "piquage dans l'assiette", perso, je ne supporte pas ... personne n'a le droit de fourchette dans mon assiette. D'ailleurs, je partage le point de vue des gastronomes qui préconisent le menu unique à table, afin de pouvoir déguster le même repas et de pouvoir en discuter ensuite.
Comme d'hab', les articles sont vraiment sympa ;o)
les chaussettes, je les aies trouvées ! Elles sont dans la FSP ....
RépondreSupprimer...
bin oui, la faille spacio temporelle... bin oui, sinon, elle seraient où ?