mercredi 7 novembre 2007

Comment dit-on "Tronche de Cake" en anglais ?

Avertissement liminaire :
1/ Toi qui t’es retrouvé là en tapotant « Tronche de cake traduction anglais » sur Google, passe ton chemin
2/ Toi qui cherche une recette de cake anglais, passe ton chemin aussi
Sur ce, je reprends, pour les deux du fond : après "Le Cookie fait des bébés macarons au pandan toute seule", "Le Cookie a trouvé l’Amour, des macarons au pandan, et bien plus encore".

Une fois n’est pas coutume, ce sera un post court – mais d’une folle intensité – car les mots me manquent, un peu.
Une seconde fois n’est pas coutume, je reste coite, bouche bée, ou, comme me le susurre le trombone des synonymes Word, aphasique … car j’ai rencontré la pâtisserie de ma vie. Point de badinage : entre elle et moi, c’est du sérieux. Je l’aime à mourir, comme un fou, comme un roi, comme une star de cinéma, elle me fait tourner la tête, j’irais chercher son cœur si elle l’emporte ailleurs, with or without her, je vais et je viens, entre ses reins – ok, dérive. L’idée centrale est saisie.

De retour sur le plancher des vaches parisiennes – qui n’ont vraiment, mais vraiment rien à envier aux vaches londoniennes – je lance donc, en parallèle de ma quête intense d’une idée excessivement lucrative, un nouvel appel à votre bon cœur en vue d’une expatriation imminente, ou le-plus-tôt-genre-demain-matin-je-suis-libre-serait-vraiment-le-mieux, afin de retrouver l’élue de mon cœur, au cœur de cette contrée gastronomiquement tourbillonnante qu’est Londres.

Elle m’a tellement fait tourner la tête que j’ai à peine eu le temps de dire I do que l’équivalent du salaire du Prime Minister était parti. En resto, bars, pub, fringues, macarons au pandan, pâtisserie au thé bleu, mais aussi en crème pour les mains au caviar, millionnaire shortbread, et autres plaisirs minuscules. Bon, donc l’amour et l’eau fraîche : pas exactement le trip londonien.
Considérant la mine de chutney avarié de mon relevé bancaire, j’ai quelques doutes sur la réaction de Suzanne, ma conseillère financière adorée, concernant cette inconscience passagère.

Mais comment résister à l’appel d’une ville où les macarons au pandan sont en vente libre, où le thé bleu n’est pas un rêve, et où l’agar a une rue à son nom ?

Certes, je pourrais me diriger directement vers le Japon, mais je ne saurais me passer plus longtemps de mes deux très chers amis, Marks et Spencer, que j’ai retrouvé avec une émotion non dissimulée (légère brillance de la pupille devant les rayonnages de crumpets, hot cross buns, scones, muffins, cupcakes, cookies, shortbread, flapjacks …) après tant d’années de séparation forcée.

Je ne sais pas trop comment décrire les charmes de cette incohérence alimentaire où, à trois inches d’intervalle, c’est l’embarra ahuri entre healthy organic detox prend soin de toi ou triple chocolate extra rich super fat. Je n’ai pas choisi mon camp, j’ai joué l’agent double, voire triple.

Mais revenons à mon mouton chéri : Yauatcha.

Un nom qui promet monts et merveilles (comment ça, ça vous parle pas ?), qui dit japonnais, qui dit miam O’miam, qui dit ouh là, ça va être tendu de goûter vingt pâtisseries, quinze parfums de macarons et dix chocolats en une seule visite – sans parler d’argent, ne soyons pas vulgaire, et puis l’amour est aveugle, c’est bien connu de Suzanne – cf. plus haut. Jamais encore n’avais-je goûté de pareilles choses. Des choses, bien plus que des pâtisseries : de petites merveilles et de grands bonheurs, tellement belles et bonnes qu’elles ont le goût de l’évidence.

Derrière tout ça, un homme venu de la planète France : Stéphane Sucheta, un dieu vivant. Plus d’infos à son sujet chez notre ami Christophe, où l’on apprend entre autre qu’il a une prédilection pour l’humour noir ...

A mes humbles palais et yeux, ses pâtisseries sont simplement parfaites : admirables d’esthétisme, d’une élégance sans fioritures, novatrices dans les parfums, les textures et leurs alliances, la saveur de chaque produit resplendit modestement dans une architecture nette et précise, sans être écrasée ni par le sucre ni par les préparations.

Tout ça se met en place naturellement, comme sur un nuage, si bien que même si le goût s’attarde longtemps en bouche, c’est comme si l’on n’avait pas encore commencé.
Ce qui nous donne, concrètement, un mont-blanc au kumquat aérien, étonnant, plein de surprises … ou cette alliance de chocolat et de yuzu (citron japonais) subtilement explosive.

Aurais-je omis de mentionner qu’on trouve, chez Yauatcha, des macarons au pandan ? Trop éberluée par cette divine apparition , j’ai omis de noter la foultitude d’autres parfums.

Ça s’appelle un coup de foudre, j’en tremble encore. Je me serais presque gardée de dévoiler ma découverte, m’enfin … en pianotant un peu, je me suis aperçu que l’adresse n’était pas exactement le secret le mieux gardé de la Cour royale : une étoile Michelin et 43ème au classement des 50 meilleurs restaurants du monde en 2005 … (car c’est en fait principalement un resto de dim sum, forts alléchants d’ailleurs)

Tout ça pour dire : si vous êtes de passage à Londres, courrez, volez, et réservez. J’ai évidemment voulu y retourner pour goûter d’autres délices inconnus, mais me suis entendue dire par de charmantes serveuses qu’il y avait quatre heures d’attente pour le tea and cakes si je n’avais pas de booking.
Je me suis maudite dix bonnes minutes en grimaçant et tournant en rond sur moi-même (chacun son truc), et puis je me suis résignée à emporter une petite boîte de deux chocolats, un peu comme un souvenir, un peu parce que rien que deux chocolats t'as intérêt à les savourer bien longtemps tellement ça fait quand même 4 £, et un peu aussi parce que la boîte est comme un écrin à bague de fiançailles, et que c’était un peu comme si Yauatcha et moi, on était uni par des liens sacrés.

truffes mascarpone camomille et cactus citron vert

Sachant qu’il va très bientôt être possible d’être là-bas en 2h15, et qu’une pâtisserie coûte 4,70 £, à combien s’élèvera le montant de mon prochain découvert ?
Yauatcha
15-17 Broadwick Street, SW1 (Soho)
Métro Oxford Circus 020-7494 8888



Pour finir, quelques photos de Borough market, le plus vieux marché de Londres, très touristique mais bien agréable tout de même, où l’on se rend compte qu’il existe du vrai fromage en Angleterre, des légumes vendus autrement qu’en sachet individuel, et qu’on pourrait bien se passer de Paris quelques temps.




14 commentaires:

  1. Super tentatrice ! Ce type de billet c'est chouette quand on les écrit (après avoir dégusté !) mais que c'est frustrant quand one fait que les lire...

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  2. J'ai beaucoup aime ton billet qui me rappelle toutes mes annees passees en Angleterre. J'aime aussi beaucoup ce resto/salon de the ou les patisseries et les boissons sont effectivement delicieuses!

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  3. Super ce billet, déjà que j'ai envie d'aller à Londres alors là tu me fais rêver ! Je suppose que tu as déjà été chez AOKI qui me fait beaucoup penser à la patisserie que tu nous présentes ! Bises

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  4. Merci pour cette belle balade gourmande! J'aimerais tant retourner en Angleterre...

    Bises,

    Rosa

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  5. C'est pas gentil de nous faire saliver autant !!!! Merci pour ton voyage, ta découverte, et pour le marché, qui me tenterait bien d'aller le voir !

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  6. Dire que j'ai vécu quatre mois à Londres et que je suis passée à côtée de cette patisserie de folie! Argh!! Bon à l'époque de toute façon je ne roulais pas sur l'or donc ça aurait été trop dangereux... Mais je n'ai pas dit mon dernier mot!
    J'imagine bien ta joie quand tu as vu ces macarons au pandan ;-)

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  7. ah mais je connais pas celui -là ! moi j'en suis restée à wagamama, faut que j'y retourne fissa !

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  8. Ouh comme tu en as de la chance d'être allée au pays de la Reine d'Angleterre. Pire... tu as pu aller chez Mark & Spencer, depuis qu'ils ont fermé je suis inconsolable.

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  9. Ma parole, on dirait le AOKI british...
    Mais bon, comme j'ai même pas besoin d'aller à Londres pour être à découvert (je suis une fille extremement douée... ^^) je crois que le thé bleu va attendre encore beaucoup trop longtemps

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  10. Sans aucune offense vis à vis des fans d'Aoki, que j'aime moi-même beaucoup - Sada, bouche tes oreilles - je dois dire qu'il est absolument, entièrement, fondamentalement impossible de tenter une comparaison avec Yauatcha et son maître pâtissier. Vraiment, pour moi, ça surpasse tout ce qu'il m'a été donné de goûter. J'en pleure de souvenir ému.

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  11. Tu me fait retourner il y a quelques mois, ce que j'ai ressenti devant le rayon de scones & co.
    Et entre le bien manger et manger riche... ahlala, grand dilemme!
    Je n'ai pas vu ces beautés culinaires japonaises en revanche!

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  12. Quand je suis allée à Londres, je me suis nourrie pendant 3 semaines de pâte à tartiner chimico-chimique bicolore (mais donc pleine de calcium, n'est ce pas ?!) Milky-Way... J'étais jeune, inconsciente... et surtout incroyablement stupide fuc***g bul***it !
    Bon, si j'arrive à mettre de côté 32 centimes par jour (la monnaie du pain), en combien de temps pourrais-je me payer un billet aller-retour + 2 pâtisseries, 8 macarons et 6 chocolats du maître dont tu parles ? :)

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  13. J'ai réservé pour le vendredi 8 février, trop longtemps que je voulais goûter à ces pâtisseries et chaque fois, refusé parce que pas booké. Ce sera pour mon anniversaire…

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  14. Je fantasme complètement... et puis un fantasme pour moins de 5 livres sterling ça vaut le coup :)

    Je pars bientôt à Londres, je ne vais pas hésiter une seule seconde à explorer cette pâtisserie. Très contente d'être tombée sur ce post :) :) :)

    Si tu as d'autres adresses intéressantes, je suis preneuse.

    Un grand merci

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