Je me fais pourtant une fierté de ne pas appartenir à la catégorie sociale « Noël, c'est la bûche ». Les bûches, c’est moche, c’est argh, c’est has been et kitch, rapport au petit sapin en plastique dessus ; ça me fait penser à la scène d’Un air de famille où Catherine Frot partage sa part de cake d’anniversaire en six. Evidemment, il y a aussi les nouvelles bûches, les bûches griffées, Lolita Lempicla, Starck, ou Lagerfeld chez Lenôtre, et autres hyper hype Hermé ou Fauchon. Je ne dis pas que je leur renverrai dans la face si on me les offrait, mais je sais pas, j’ai un a priori négatif ancré bien profond envers cette race de pâtisserie.
Je crois d’ailleurs (oui c’est absolument passionnant ce que je dis aujourd’hui) que c’est une des seules qui soient aussi discriminées dans mon imaginaire culinaire. Mais cette année, j’ai combattu cette fâcheuse tendance, j’ai jeté les stéréotypes aux orties et combattu les idées reçues au cours d’un combat impitoyable. Ou alors, j’ai juste un peu erré sur le site de JP (Jean Paul Hévin, pour ceux qui suivent pas), suis tombée sur une de ses bûches Noël 2007, et ai succombé à la description.
Mais je m’égare, car Noël n’étant point encore là, ce n’est donc pas encore l’heure de parler de la bûche.
Je disais donc que j’avais affronté la température très négative pour récupérer mon trésor, à pied. 5,3 km aller-retour : quitte à être suicidaire, autant l’être jusqu’au bout.
J’ai déjà parlé de l’amour inconditionnel que je porte à JP – c’est familial, j’y peux rien, j’ai eu une très mauvaise éducation – je me suis dis que l’attente de la marche ne ferait qu’augmenter le plaisir de le retrouver. Entre JP et moi, c’est facile : il propose, je dispose. Et j’acquiesce. Notamment pour les grands cacao amer, THE tuerie du macaron, mais aussi les petits macarons chocolat amer, chocolat vanille, chocolat framboise, chocolat café, chocolat miel, chocolat caramel, chocolat orange gingembre, chocolat bergamote, chocolat pistache, mangue coriandre, et je passe sur les chocolats et les pâtisseries.
Le numéro de téléphone de la boutique Saint-Honoré est sobrement enregistré dans mon répertoire à « JP », car j’ai pris la bonne habitude de téléphoner pour réserver mon grand macaron amer avant, ayant eu une fois le désespoir de m’entendre dire "solée maame, a plus macahon ameeeh" (accent japonais, un petit effort). Bon, normalement, je fais mon regard de sociopathe à la vendeuse japonaise en articulant du bout des lèvres « vous voudriez bien vérifier en dessous s’il vous plait ? », et elle m’en dégote un. Mais on n’est jamais trop prudent en ce qui concerne JP.
Il se trouve qu’il y avait quelque chose que je n’avais jamais goûté, chez PJ, c’est l’intrus de la boutique, la seule pâtisserie non chocolatée : le Mazaltof, un énorme gâteau au fromage blanc, et 0% (!). Il m’avait intrigué et fait de l’œil moult fois, mais en vain. Aujourd’hui, je me sentais d’humeur aventurière, alors c’est parti : Mazaltof !
Et c’est en savourant la première bouchée que j’ai eu une confirmation : JP est un Dieu. Et une révélation : le nuage sur lequel il vit est le Mazaltof.
Une fine pâte sablée, et au moins dix centimètres de hauteur de nuage, d’aérien, une texture barbapapesque (fond dans la bouche) mais qui se tient quand même, très légèrement citronné, comme un rêve.
Le seul truc, c’est que à 4,40 euros la part de 30 secondes, ça nous fait du 528 €/heure, c’est quand même un budget – mais une heure, ça me parait relativement raisonnable.
Bref, si vous passez par la rue Saint-Honoré, vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Jean-Paul Hévin - 231, rue Saint-Honoré - Paris 1er
On le trouve toute l'année ? Car si je passe par là, c'est sûr je craque ! C'est une pure merveille de légèreté apparemment...
RépondreSupprimerLa texture à l'air dingue! J'ai hâte de voir la buche...
RépondreSupprimerj'ai réalisé ma buche hier... autant te dire qu'elle n'a pas l'aérien de ton nuage, et qu'après avoir passé l'après midi (enfin plus, en tout bien 8 heures...) à faire chocolats, pain d'épices et buche, donc, pour demain soir.. c'est davantage ton nuage qui me tente!!
RépondreSupprimerT'as pas honte de me montrer ça, Cookie en goguette? Je prendrai ma revanche, je sais pas quand mais ça va venir!!!!!
RépondreSupprimerTrès bonnes fêtes à toi,
Lisanka
J'ai salivé jusqu'au bout en lisant ton billet et point de recette !!!! Un scandale ... J'ai plus qu'à aller à Paris maintenant ! Bonnes fêtes
RépondreSupprimerun truc de plus sur ma trop longue liste de trucs-parisiens-à-y-faire-le-jour-où-je réussirai-enfin-à-y-aller...
RépondreSupprimeret puis ca accompagnerait bien mon régime alimentaire à base de soupes de légumes post & pré-fêtes...