1. Nous sommes le 19 septembre, vous vous sentez …
a/ bien bien, merci. J’ai pas le temps de m’étendre, là, désolé, mais j’ai un entretien avec Vincent Cassel, un cours de "marques et taux de pénétration en milieu beauf" et le métro/train/Vélib qui m’attend.
b/ ch’ais pas, j’émerge de ma sieste, cause agression de chat affamé.
c/ j’y crois pas, on essaie encore de me faire le coup de septembre. J’ai déjà dit que je sais très bien qu’on est en en juillet. Ça se voit pas à ma tête, qu’il faut que je parte en vacances ? tu la vois, ma ride, là ?
2. Le métro et vous …
a/ le métropolitain, j’adore. Cela me permet d’acquérir une vraie clairvoyance de l’univers interurbain dans lequel mon Moi se positionne. L’observation sociétale souterraine est un de mes hobbies de prédilection quoi.
b/ 7h45 : entre le cas social qui me traite agréablement de « sale pute » (je le prends pas pour moi, la mémé/senior de sexe féminin à côté a eu le droit à la même salutation), l'assistante attachée de presse toute d’iPod vêtue qui, visiblement, est convaincue que tout le wagon va kiffer grave son ‘hard hype techno house 2020, the best of du meilleur son qui fait bouger tes cheveux’, et la femme en boubou qui me balance en couinant ses grains de maïs rongés … mon cœur balance.
c/ mais je t’ai dit que je roule en Vélib, moi. T’écoutes vraiment rien, c’est pénible à la fin.
3. Vos amis …
a/ sont super chouettes. Généreux, attentionnés, intelligents, drôles, et beaux, en plus. Parce que vous le valez bien.
b/ vous quittent un à un, et pas pour la porte à côté. C’est l'hécatombe cette semaine, et vous vous sentez un poil dépossédée, angoissée, ou juste un peu triste par anticipation. Mais bon, un an, ça passe vite, c’est juste 31 536 000 secondes ; relativisons.
c/ sont méritants. Mais ont quand même droit de veto après 5 heures de monologue sur le thème « pipette de mousseline de wazabi et sésame noir à la fève tonka et écorce de cédrat en verrine de cuillère de tartare de figues à la gelée de piment d’Espelette et crème de tofu soyeux aux marrons, mi-cuit d’écrasé de framboise aux noisette de Tanzanie, tu crois que ça marche ? »
4. La culture et vous …
a/ vous avez une vie culturelle intense : métro et podcast des cours du Collège de France de 7h44 à 8h29 – interruption de 28 secondes du ‘sale pute’ non décomptée, pause déjeuner et expo Tokyo au Bon Marché, journal en main pour rentabiliser et perfectionner la connaissance du dossier des réformes des régimes spéciaux de retraite, trajet avec "L’aube, le soir ou la nuit" calé dans le panier du Vélib, La passion de Saint-Jean de Bach calée dans les oreilles, nouvelle mise en scène du Roi Lear aux Amandiers, relecture intégrale de la Recherche, feuilletage de Cosmo, et même expo Bêtes et Hommes entre deux pages, vous êtes partout. Et vous le vivez bien.
b/ vous avez la sérieuse intention d’avoir une vie culturelle intense, mais ne savez juste pas comment ça va être possible. Pour l’instant, une lecture un minimum attentive d’A Nous Paris suffit pour feindre et participer aux débats.
c/ Vous adorez la culture. Vos graines germées sont resplendissantes.
5. Les démarches administratives et vous …
a/ dossier d’inscription, location d'appart, carte de transport, réabonnements interneto-téléphoniques, tous les papiers sont au taquet depuis quinze jours. Y a plein de petits tas ordonnés sur votre bureau –c’est beau, y a plus qu’à les envoyer demain ; votre To Do List a retrouvé une virginité à faire frémir Britney de jalousie.
b/ malgré vos bonnes résolutions, la photocopieuse fait de la résistance, tout comme les personnes censées vous renseigner – tout le monde connaît les bienfaits de la sieste sur l’efficacité au travail. Et, n’ayant pas d’accointances particulières avec l’ubiquité, être à l’autre bout de la ville aux horaires d’ouverture du service recherché – de 10h12 à 10h16 – tout en étant soumis à une obligation d’assiduité, ça va toujours pas être possible. Si on allait prendre un café pour se détendre ? Ah ben non, la machine à café non plus, elle marche pas. De toute façon, j’avais pas soif.
c/ ça vous passe au-dessus de l’orteil, vous vivez sur une île du Pacifique. Vous vous réjouissez à l’idée de faire le tour de votre culture grâce au Vélib que vous avez importé. Vos graines germées et vos fèves Tonka poussent bien, merci.
Chose promise, chose due : deux petites recettes servies lors d’un des nombreux pots de départ long et lointain du moment : des cantuccini salés au parmesan et aux dattes (ok, des croquants, mais cantuccini ça le fait beaucoup plus quand même), avec un poil de graines de cumin, pour voir. On me dit que ça marche, on me dit sans les graines, on me dit avec, on me dit je sais plus ; on me dit que c’était bon. C’est vrai.
Et puis, impossible de partir un an sans muffins – ce par quoi tout ou presque a commencé. Alors de petits muffins tout bêtes mais très miam, chocolat noir et noisette, au cœur de purée de noisette et de chocolat au lait. J’ai trouvé ma recette de base de muffins, je ne bouge plus.
Message personnel unique –une fois n’est pas coutume– pour la-fille-dont-je-ne-dirais-pas-qu’elle-est-cool, et qui s’en va, comme c’est sa grande coutume : ça a intérêt à être chouette, là-bas, parce que, là tout de suite, je me sens un peu prise au dépourvu, un peu angoissée, un peu comme quand j’ai compris les paroles d’Hotel California dans un karaoké vietnamien – quelle angoisse cette chanson…
Cantuccini au parmesan, amandes et dattes
Pour une vingtaine de cantuccini
100 g de farine
1 œuf
50 g de parmesan frais râpé
50 g de dattes séchées
80 g d’amandes
2 g de graines de cumin (1 cc)
3 g de levure (1/4 de sachet)
1 g de bicarbonate
une grosse pincée de fleur de sel
poivre
1 jaune d’œuf
Faire torréfier les amandes à 180° une dizaines de minutes. Couper les dattes en petits morceaux (mais pas trop). Baisser le four à 150°.
Mélanger le parmesan et l’œuf, ajouter tous les ingrédients – amandes (refroidies) en dernier. Former un boudin de 5 cm de large et 2 cm de haut. Badigeonner de jaune d’œuf.
Enfourner 30 minutes.
Couper des tranches d’1cm de large environ – avec un gros couteau non dentelé et en plaçant la lame bien au-dessus de la pâte.
Remettre les tranches à plat au four pour15 minutes en surveillant.
Muffins chocolat noisette, cœur fondant
Pour 6 gros muffins
150 gr de farine
6 g de levure (1/2 sachet de levure)
50 gr de sucre
1 pincée de bicarbonate
1 oeuf
15 cL de lait
50 gr de beurre fondu
½ cc de vanille en poudre
50 g de noisettes entières torréfiées (15 minutes à 180°)
50 g de chocolat noir concassé
cœur : 6 petites cuillères à café de purée de noisette (Jean Hervé, en magasins bio)
6 carrés de chocolat au lait (30g)
(fleur de sel)
Préchauffer le four à 18o°.
Mélanger tous les ingrédients sec : farine, levure, bicarbonate, sucre, vanille, pépites de chocolat. Concasser grossièrement les noisettes – en réserver 6 pour la déco – et ajouter au mélange.Dans un autre saladier, mélanger le beurre fondu, l’œuf et le lait.Verser le mélange liquide sur le mélange sec et mélanger, toujours le moins possible pour les muffins – je sais, ça en stresse plus d’une, mais c’est comme ça.
Dans les moules à muffins, verser une cuillère à soupe de pâte, ajouter une cuillère à café de purée de noisette et un carré de chocolat au lait ; couvrir avec le restant de pâte et poser une noisette au-dessus.
Enfourner 20 minutes. Laisser refroidir sur une grille. (J’aime bien les parsemer d’un tout petit peu de fleur de sel juste à la sortie du four, ça donne un petit je-ne-sais-quoi)
A déguster encore un peu chauds/réchauffés, et accompagnés d’un café/thé, au petit-dej/goûter/fringale d’insomnie/apéro de départ pleurnichard.
Mais j'adOoooore tes billets, mais j'adOoooore tes recettes. Il faut que je m'y mette, c'est sûr!
RépondreSupprimerBen moi j'ai une sérieuse intention d'avoir une vie culturelle intense, mais je ne vois pas comment ça va être possible... Tes cantuccini me plaisent beaucoup. (Ravie de voir que tu n'appelles pas ça biscotti, appellation qui n'a aucun sens).
RépondreSupprimerMerci bcp pour tes billets si pleins d'humeur-our et si pleins de gourmandises ! ;-) Bizzz
RépondreSupprimerMerci, j'adOOOre vos commentaires
RépondreSupprimerJe tente de lancer ma vie culturelle intense, là, tout de suite : je vais effectivement au Bon marché voir l'expo Tokyo, puis une petite conférence d'Hervé This sur "A quel moment faut-il mettre le sucre dans la Chantilly ?" ... Idées à suivre
Un billet qui me fait me sentir moins seule en cette rentrée! Je suis toujours à l'ouest ;-)
RépondreSupprimerBon bon
RépondreSupprimersous un soleil azuréen, pleins de souvenirs de cantuccini en tête, je me décide à commenter ces deux mets succulents qui font pour une part que Paris (oui Paris même pas la France, Paris, va me manquer). Pour toutes les adeptes -ettes du muffin, je dois dire que jamais je n'oserai refaire ces recettes car elles sont tout simplement uniquement conçues tout autant que les fraises basilic's madeleines et sa conceptrice (et ses goûteuses professionnelles, cela va de soi).
Pour revenir à ce blog unique en son genre car d'un ton et d'un goût splendides, je m'expliquerai par la voix des autres. Petit retour en arrière pour m'expliquer : nous voilà 4 devant une nappe rouge typique d'un appartement accueillant, goutant les cantuccini et les madfraisba, et tout le monde y va de son petit commentaire, ohlala surprenant, excellent, magnifique...donc je dis si on allait voir le cookie maské directement...et là les compliments décuplent (waouououuo come il est beau ce site et ces photos, dis et tu crois qu'on pourrait prendre des cours de cuisine...) donc succès garanti surtout quand apparait d'un coup la magnifique page dont on a eu l'impression d'avoir assisté à l'avant garde (oui moi seul c'est faire des phrases aussi longues et incompréhensibles, la communication et moi...). Bon je reprends, donc émotion, le temps de se dire ok je dois mettre mon avis sur ces petites patisseries au goût surprenant qu'aucune pâtisserie du bout du monde offrira, avis aussi sur ces allusions et commentaires personnels qui me font chaud au coeur (même si le chat n'est plus là à se blottir et surtout même si je ne ris pas aux éclats quand je les lis sous surveillance contrôlée). Pour conclure, je suis pour les cantuccini pour leur tout parfait en bouche (ce mélange de saveurs, ce croquant et ce moelleux à la fois, ce sucré-salé, tout ça quoi), pour les muffins pour leur histoire de coeur fondant si intense, pour la culture à la à nous paris, pour les vrais repas, pour l'eurostar, pour les plannings à la semaine s'ils ne deviennent pas trop oppressants et contre la cire maison.
Cantuccini ou muffins... voilà le plaisir... J'ai abandonné la région parisienne pour la province, (ville quand même)pour ces avantages (5 min de mon boulot à pied) et ces inconvénients (45 min du premier opéra)...donc chaque rentrée est plus muffins qu'angoisse...
RépondreSupprimerOh, j'ai l'air de me plaindre, comme ça, mais avec Paris, c'est toujours un peu l'amour vache ...
RépondreSupprimerEnfin, je peux comprendre (vraiment ?) qu'on la quitte (féminin ou masculin, Paris ?)
Et pour la presque brésilienne : je ne dis rien, vous savez ce que j'en pense - et puis j'ai du mascara, alors ...