Pré post scriptum : je me suis trouvée un peu radine de mots la dernière fois. D’où, je préviens pour contrer toute attaque de derrière les fagots : celui-ci va être très long, très généreux, plein de parenthèses, de tirets, de points-virgules, de private jokes et de blagues nazes. Mais c’est en fait le premier pas dans ma lutte contre la rentrée.
Au jour d’aujourd’hui, à l’heure de maintenant, à la minute de tout de suite, il semble que tout (oui, même toi, sournois, là-bas) veuille se liguer pour monter un vaste canular, une bonne galéjade, ou que sais-je encore, consistant à me faire croire que :
1/ absolument, nous serions le 13 septembre 2007
2/ conséquemment, il ne me resterait que trois misérables jours de ‘repos’ avant l’effroyable reprise (je pèse mes mots, comprenne qui pourra)
3/ nonobstant, mes heures culinaires sont comptées – je sais très bien que ce mot n’a absolument pas sa place ici, mais ça fait un bail que j’avais justement envie de le placer, parce qu’on ne lui en fait pas assez – de place. Et je fais ce que je veux, c’est ma liberté virtuelle de pensée.
Que les choses soient claires : cette coalition absurde ne m’aura pas. Personne ne me fera avaler que plus de deux mois sont passés depuis mon retour en terrain connu (mâcher, à la limite), et que l’automne approche perfidement, emportant pêle-mêle les fraises, le rosé, et les gens. Amérique du Sud, samba et tango, passe encore ; Londres, mouais ; mais qu’on aille pousser l’inconscience jusqu’au Vietnam, malgré mes avertissements martelés sur la situation locale … (tout le monde sait que j’a-dooore le Vietnam, surtout en carte postale – non, en fait c’est vrai, j’adore le Vietnam, surtout en carte postale).
Qu’on ose me soutenir par-dessus le marché que, dans trois jours, c’est reparti pour un an de rire jaune moyennement franc et de variations sur le thème bien connu « Comment ruiner tes concitoyens, mais aussi les Tadjiks et Ouzbekes, en trois coups de PowerPoint et deux doigts d’hypersegmentation » (véridique, foultitude de micro niches en voie de développement dans ces régions. Beaucoup de chiens, aussi), je dis non.
Je me suis donc ligotée à mon pot de pandan, et menottée à la grille du four – c’est d’ailleurs du compartiment congélateur que je vous écris ma furieuse détresse. Je reste. Dans ma cuisine.
Je vous vois déjà essayer vainement de me raisonner : « c’est pas si terrible, y a de succulents Snikers à l’unique distributeur de denrées alimentaires de l’école, et quatre super écrans plats qui feront bientôt clignoter le logo en 3D dans la nouvelle entrée, et puis tu vas avoir une nouvelle classe ». Non, je veux pas y aller.
Bon, vu que j’ai pas tellement le choix en fait, je partagerai mes muffins avec le buisson dégarni du jardin, qui a l’air plutôt avenant.
Mais je précède le carnage en livrant deux recettes « pas piquées des hannetons », comme dirait l’autre, et qui nécessitent un temps fou, du genre de celles qui s’étalent tellement qu’on sait même plus où on habite quand on a fini.
Le CCC (Crumble Confit Cerclé de tomates cerise et poivron) d’abord, magnifique version revue et corrigée du crumble de tomates cerise que les moines tibétains &co ne m’avait pas laissé le temps d’immortaliser le week-end dernier – grand bien leur a pris. Deux mots : « ça tue ». Des tomates cerises et des poivrons magnifiquement confits jusqu’à la moelle, et de belles miettes croustillantes, poivrées, un doux parfum de parmesan et des morceaux d’amandes croquants … à servir avec une salade un peu citronnée (jeunes pousses, fenouil, citron vert, top) pour le contraste.
Et puis … Les TTT (Tartelettes Très Tentantes matcha, citron vert, framboises), idée sortie de je-ne-sais-où, peut-être d’une envie d’un vert moins martien. Doux, acidulé, pas trop sucré. Encore une chose que la rentrée nous arrache, les framboises. Mais vous avez sûrement déjà fait connaissance avec Mr P., qui lutte très bien contre les saisons et la rentrée.
Alors voilà, je ne crois toujours pas à l’arrivée de la rentrée, je suis toujours ligotée dans mon congèl, mais parviens tout de même à livrer, dans un souffle de rébellion, les deux recettes, dans l’espoir que de telles aventures culinaires puissent se reproduire incessamment – vivement dimanche.
Crumble Confit Cerclé
Pour – environ – 5 personnes
Confit :
250 g de poivron rouge (aveu : j’ai pris une conserve de poivron, bien pratique)
250 g de tomates cerise
1 cs de confit aux deux poivrons (de chez Favol, indispensable dans le frigo, trouvé chez G. Detou – mais, après mûre réflexion, facultatif ici étant donné le degré de confiture déjà atteint)
2 cs d’huile d’olive
1 cc de thym (ou herbes de Provence)
Crumble :
40 g d’amandes entières
50 g de parmesan frais
50 g de farine (intégrale pour moi)
3 cs d’huile d’olive
Poivre (à haute dose pour ma part)
Préchauffer le four à 150°.
Laver et sécher poivrons et tomates. Couper les poivrons en lanières assez fines (1/2 cm) ; couper les tomates en deux, les faire dégorger sur du papier absorbant (tchhh, pas de marques) puis les mélanger à une cuillère d’huile. Mélanger les lanières de poivron à une cuillère à soupe d’huile (et à la cuillère de confit aux 2 poivrons)
Disposer les cercles dans un plat huilé (les cercles ne doivent pas se toucher, sinon bon courage pour le service) et répartir les poivrons en les collant bien aux bords des cercles. Poser les demies tomates cerise au-dessus (partie bombée vers le haut) et saupoudrer de thym/herbes de Provence.
Placer au four pour au moins 1h ½ - the longer, the better (non, je me la pète pas, mais en français ça donne rien "le plus, le mieux") – environ 3 heures pour moi.
Mixer les amandes (en laissant de gros morceaux) et le parmesan, ajouter la farine, quelques tours de moulin à poivre et l’huile. Mélanger rapidement du bout des doigts (propres, les doigts. On trouve de très bons savons en supermarché – incroyable, cette profusion de l’offre des supermarchés).
Quand le confit est bien confit – ie : quand les tomates présentent une forte ressemblance avec les mains de votre arrière grand-mère – monter le four à 200°. Saupoudrer du mélange à crumble jusqu’à épuisement (des miettes - parce que, bon, c’est pas trop éreintant comme opération). Laisser cuire 15/20 minutes ; c’est prêt quand le dessus est joliment bruni. Laisser refroidir un peu.
Soulever chaque cercle avec une spatule souple et les disposer dans les assiettes,
(placer la salade, ou pas), puis les retirer délicatement au dernier moment (décoller les bords avec un couteau au besoin).
Ok, c’est bon, ça, c'est réglé.
Tartelettes Très Tentantes - Tartelettes Matcha Citron vert Framboise
Pour une douzaine de tartelettes
Environ 250 grammes de framboises
Pâte (inspired by la pâte sucrée du Grand Livre de Cuisine d’Alain Ducasse, Desserts et Pâtisserie, cette bible – modif entre ( ) )
125 g de beurre pommade (moitié doux, moitié ½ sel)
250 g de farine (moitié normale, moitié intégrale)
1 œuf
90 g de sucre glace (40g, ça va)
30 g de poudre d’amande
+ 1 cc de thé vert matcha
Tamiser la farine avec le matcha.
Mélanger le beurre avec le sucre et la poudre d’amande. Ajouter l’œuf et bien mélanger. Ajouter la farine tamisée en plusieurs fois, bien mélanger et former une belle boule toute verte. Envelopper dans du film et placer au frais au moins 2 heures (12h, nous dit Ducasse, qui prend son temps – je l’ai faite le matin pour le soir, bonne élève que je suis)
12 h plus tard …
Préchauffer le four à 150°. Etaler la pâte sur ½ cm d’épaisseur. Foncer des moules à tartelettes et/ou des cercles à pâtisserie beurrés. Laisser reposer 10 minutes au frais. Couvrir de papier alu/sulfurisé, remplir de pois chiches et faire cuire 13 minutes (presque 20 pour moi, car la splendide antiquité qui me sert de four ne ferme pas vraiment). Retirer les pois chiches et réserver à température ambiante.
Crème au citron vert
20 cL de crème de soja
40 g de sucre
1 œuf + 1 jaune
1 petit citron vert, zeste et jus, corps et âme
Mélanger tous les ingrédients (zestes râpés finement) et faire chauffer dans une casserole à feu doux une dizaine de minutes, jusqu’à épaississement de la crème – et pour que le zeste infuse bien. Laisser refroidir et placer au frais.
Montage
Sortir la crème 1/2h avant. Placer splendidement les framboises sur les fonds de tartelettes (sauf celle du milieu, c’est plus joli), verser une cuillère à soupe de crème, placer la dernière framboise au centre et tamiser une lichette de matcha sur l’ensemble.
On y est.
Moi aussi j'ai fait une pâte sablée au matcha, c'est super hein? Je crois que je vais investir dans des cercles aussi...
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ton blog mais je me suis bien marrée en te lisant ... j'espère quand même que quand quelqu'un arrivera pour te delivrer de ton congèle tu auras pas geler ça serait embetant quand meme. T'aurais du essayer le ligotage à l'armoire à gâteaux, moins risqué (quoi que avec toutes ces bonnes choses c'est les hanches qui passeront plus les portes), enfin ca peut etre une solution pour ne pas y retourner aussi !! LOL
RépondreSupprimerBonne soiree
Jess
D'accord avec Jess, mais faut pas oublier que le congèl peut être plein de glaces très chouettes aussi. Du coup, même risque de se retrouver bloquée à l'intérieur par un surdimentionnement soudain de son postérieur !
RépondreSupprimerBon sang, le danger est partout.
Je vois que tua s lâché ton pot de Pandan pour celui de matcha...toujours vert et aussi bon....j'adore!
RépondreSupprimerMais dis-moi c'est très appétissant tout ça!!
RépondreSupprimerJe souffle sur ma main rescapée pour tenter de répondre (il fait toujours froid, dans ce congèl') :
RépondreSupprimerje n'ai pas de placard à gâteau, ni de glace dans mon congèl', parce que je n'achète pas de gâteaux, ni de glaces. et personne ne veut m'offrir de sorbetière. Mobilisez-vous, je peux éventuellement retrouver la clef du pot de pandan et me sortir de cette galère. D'ailleurs, je deviens un peu verte là, mais pandan ou matcha, je sais pas, il fait trop sombre pour dicerner la nuance, dans ce congèl' ...
Et merci à la splendide troupe TTT, toujours au taquet, malgré les aléas de la sncf :-)
Si tu fais un trafic de pandan, je te suis, et je plaque ma rentrée à moi. Sympa le CCC !
RépondreSupprimeroh ... si on me tente, je plaque tout aussi. je pense au trafic de pandan de plus en plus sérieusement, j'ai encore des sources fiables dans ces terres vertes :-)
RépondreSupprimerSinon, comme je tentais de le faire comprendre - à demi mots, quand même, je me fais déjà assez remarquer comme ça - je vais des études paaaaaassssssioooonnnantes de marketing et de communication, market comm, comme on dit chez nous (chez eux). Encore pire, cette année, je passe en marketing et stratégies de marque.
J'ai cru un instant que je m'y ferai. Mais non, vraiment, je crois pas.
Et puisque j'en suis à me livrer sans pudeur ni retenue aucune, je tiens à préciser que ce n'était pas mon destin, ni ma volonté, puisque j'étais sur une voie beaucoup plus littéraire.
Et puisqu'il n'y a pas de fatalité, je reste quand même cette année, histoire d'en finir, pour me tourner l'an prochain vers des contrées beaucoup, beaucoup, mais beaucoup plus alléchantes à mes yeux et papilles : PÂTISSERIE !
ouaip.
patisserie?
RépondreSupprimersérieux?
dans le marketing ou dans la farine?
C'est
RépondreSupprimerComplètement
Craquant
Terriblement
Trop
Tentant
Ben si tu te lances dans la patisserie, je veux bien être ton agent.
RépondreSupprimer