jeudi 27 décembre 2007

LA VBI : le Noël restreint - Saint-Jacques poêlées et écrasé de panais et topinambours, risotto aux truffes, la bûche, et les chocolats

Longtemps, je me suis couchée de bonne heure. Parfois, à peine ma bougie éteinte, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire … Naan, je déconne. C’était ma blague de Noël. Voilà, ça, c’est fait.
Donc, longtemps, j’ai détesté Noël. Souvent, à peine le repas entamé, mes yeux tourbillonnaient si vite entre les convives que je n’avais pas le temps de me dire « Mais qui est-ce qui a commencé à ressortir les vieux dossiers ? » que déjà le combat avait férocement commencé. Et oui, c’était l’époque où nous persistions à "fêter" Noël en famille – traduction : pas le temps de finir le foie gras que déjà une bataille de haricots verts a commencé, les patates s’écrasent sur les murs, on essaie de noyer son voisin sous le champagne ou le rouge qui tâche, selon les années. Bref, pas la joie, et quel gâchis, quand je pense à ces pauvres haricots …
Depuis peu, on a trouvé une VBI (Vraie Bonne Idée) : le Noël restreint.

Ce qui est bien, quand on fait un Noël restreint, c’est que les cadeaux aussi sont restreints, donc mieux. Ce qui est bien aussi, c’est qu’on (je) peux imposer mes choix culinaires. D’autant que ça les arrange bien, puisque Papa-Maman-Petite sœur-Gros chien ont d’autre chose à faire que cuisiner : siroter du champagne, observer minutieusement les formes et tailles des paquets cadeaux, se prendre pour des campagnards avec le feu dans la cheminée, se parer de colliers de guirlandes : bref, apprécier l’esprit de Noël.

Moi aussi, j’apprécie de n’avoir ni grosse dinde, ni d’huîtres à ma table. Foie gras, passe encore, mais plus pour le pain d’épices que pour le foie. Avant et après ça, c’est mon choix …
Alors je me suis lancée dans un apéro fun : tranche de radis noir, poire et roquefort. Dans un plat monochrome : saint jaques et écrasé de panais et topinambour. Et un dessert attendu : bûche Jean Paul Hévin (ça vient).

Ces pauvres petits légumes oubliés font un retour en force : qui n’a pas entendu au détour d’un étal de marché – parisien – « Oh, la salicorne, et le ficoïde, j’adooore, ça me rappelle mon enfance paysanne aux fins fonds des Hauts-de-Seine, quand Grand-maman revenait en sueur de la Grande Epicerie les bras chargés de ce qu’elle s’apprêtait à faire transformer en mets exquis par Mireille, feu notre cuisinière », ou lu sur un menu – parisien – : « Espuma de mousseline de crème de cardons aux truffes blanches du Tadjikistan sur son lit d’orties sauvages et tétragones, émulsion d’huile d’olive extra vierge² » ?

Allez, assez rigolé (ben allez, rigole), j’ai eu envie de boboïser le menu, moi aussi. Les radis noir, ça je connaissais : c’est très moche et très noir au premier abord ; très bon, très blanc et très piquant après. Les topinambours aussi, je connaissais, vu qu’effectivement, mes grands-parents en ont dans leur jardin. Mais le panais (Pastinaca sativa L. subsp. Sativa, pour info), ça … ça fait un peu peur, mais c’est vraiment top. La preuve, Charlemagne (mais si, tu sais, le con qui a prétendument inventé l’école) était fan. On dit aussi que les français avaient l’habitude de nourrir leurs cochons avec. Mais comme vous le savez, rien ne m’effraie (sauf un peu quand même les perroquets mais c’est une autre histoire).

Alors, pour accompagner le champagne, et faire patienter au moins 5 minutes avant les cadeaux - oui, nous, on est pas le genre à attendre ni minuit (trop plein d’alcool nuit à la joie pure), ni le lendemain matin (trop plein d’alcool nuit à la tête) , ces petites choses de radis noir, poire et roquefort, qui ma foi ont eu un franc succès (mais peut-être ont-ils répondu « oui, oui, c’est exquis, chérie » pour pouvoir passer aux cadeaux).


Passons sur le foie gras à l’ancienne moulé à la louche au torchon à carreaux rouge et blanc /pain d’épices pour s’attarder un peu sur le monochrome. La purée (écrasé vu que pas de presse-purée dans cette cuisine) était vraiment top, légèrement sucrée ; l’essayer, c’est l’adopter. Quand aux Saint-Jacques, depuis que j’ai compris que ça se faisait cuire pas plus de deux minutes, c’est vraiment bon. Avec un tout petit peu de gingembre, histoire de.

Et la bûche, me direz-vous ? Ben oui, et la bûche ? La bûche Jean-Paul Hévin que j’ai choisie était la Green Bûche : « base de riz soufflé au chocolat au lait et à la crème de noisettes, biscuit cacao et sésame, crème brûlée au yuzu et mousse au chocolat au thé vert matcha ». Ça sonne bien. C’est ce que je me suis dit. Bon, c’était pas mal, mais malgré mon adoration pour JP, je dois avouer que j’ai été un peu déçue. Je dirais juste que c’était un peu léger, à la fois en saveurs et en textures. L’erreur est humaine, même pour un Dieu.


Mais on s’est bien rattrapé sur la boîte de chocolat Patrick Roger, le demi-Dieu en voie de divinité totale. Etonnants mélanges (menthe poivrée et citronnelle, pâte d’amande chocolat noix, praliné, gingembre, réglisse, baie de Séchuan, caramel et prunelle … ), textures parfaites, packaging magnifique. Et la cerise : le fond de la boîte est une fine tablette de chocolat aux éclats de fèves …


Comme un bon repas n’arrive jamais seul (nouveau proverbe 2008 hyper hype, en exclusivité pour vous), le lendemain, je me suis fait une joie d’utiliser la truffe (enfin, les 4 mini mini truffes - tout le monde n'a pas la chance d'être le meilleur pote de Vincent Bolloré) qu’un des convives avait eu la chance de recevoir en cadeau (geste totalement désintéressé, je suppose) pour faire mon premier risotto aux truffes. Gros stress quand même – foirer un risotto (1), aux truffes (2), et le cadeau dudit convive (3) – mais, en restant bien collé le nez à la casserole, ça marche comme sur des roulettes.

A refaire encore et encore (envoyez votre trop-plein de truffes à lecookiemasque@mail.com)

taille réelle : première phalange du riquiqui

Et ben voilà, Noël est passé, plus que le Nouvel An à passer et c’est reparti pour un tour. Je sais pas vous mais 2008, je la sens bien : 2+0+0+8 = 10 = 2+2+2+2+2, et tout le monde sait que le 2 est le chiffre le plus sympa.

Et au fait, joyeux noël …

Chocolaterie Patrick Roger
108 bd Saint-Germain – Paris 6ème

***
Saint-Jacques poêlées au gingembre, écrasé de panais et topinambours

Pour 4 personnes :
3 panais
5 topinambours
1 gousse d’ail émincée
un peu de beurre
sel, poivre

Eplucher les légumes. Faire cuire les topinambours 20 minutes et les panais 15 minutes dans une casserole d’eau bouillante. Egoutter et écraser à la fourchette (d’où le « écrasé » et non la « purée »). Ajouter la gousse d’ail et un peu de beurre. Assaisonner et remettre dans la casserole jusqu’au moment fatal (du service).

Pour les saint jacques
16 noix de Saint-Jacques
une échalote émincée
1 cm (un peu quoi) de gingembre émincé
1 cs d’huile d’olive

Faire revenir l’échalote et le gingembre dans l’huile. Poêler les saints jacques une minute sur chaque face (ou 2, pas plus).
Servir illico

***
Risotto aux truffes

200 g de riz rond (de préférence Arborio, mais y avait pas ça au Super U local)
50 cL de bouillon de volaille
1 belle truffe (ou 4 minuscules de la taille environ de la première phalange de votre riquiqui)
1 échalote
parmesan
1 peu de beurre

Faire chauffer le bouillon – qui devra rester à température constante durant tout le temps de la recette : CAREFUL.
Faire revenir l’échalote dans un peu de beurre dans une casserole. Ajouter le riz, mélanger jusqu’à ce qu’il soit translucide.
Recouvrir de bouillon tout en mélangeant. Ajouter du bouillon dès que le liquide est absorbé, durant environ ¼ d’heure.
Pendant ce temps, hacher les truffes.
A la fin de la cuisson, ajouter du parmesan et les truffes. Mélanger et assaisonner.
Servir illico et enjoy.

***
Je sais, j’avais promis que je ne publierais pas ces photos, mais la tentation est trop grande, et de toute façon elle est incapable de signer la décharge de droit à l’image : ma chienne a reçu elle aussi une très mauvaise éducation, et se dirige directement vers le sac JP…

samedi 22 décembre 2007

Avant la bûche, le nuage

Ce matin, j’ai affronté le vent glacé. Je sais, c’est un peu suicidaire, mais j’avais une bonne raison : la bûche.
Je me fais pourtant une fierté de ne pas appartenir à la catégorie sociale « Noël, c'est la bûche ». Les bûches, c’est moche, c’est argh, c’est has been et kitch, rapport au petit sapin en plastique dessus ; ça me fait penser à la scène d’Un air de famille où Catherine Frot partage sa part de cake d’anniversaire en six. Evidemment, il y a aussi les nouvelles bûches, les bûches griffées, Lolita Lempicla, Starck, ou Lagerfeld chez Lenôtre, et autres hyper hype Hermé ou Fauchon. Je ne dis pas que je leur renverrai dans la face si on me les offrait, mais je sais pas, j’ai un a priori négatif ancré bien profond envers cette race de pâtisserie.
Je crois d’ailleurs (oui c’est absolument passionnant ce que je dis aujourd’hui) que c’est une des seules qui soient aussi discriminées dans mon imaginaire culinaire. Mais cette année, j’ai combattu cette fâcheuse tendance, j’ai jeté les stéréotypes aux orties et combattu les idées reçues au cours d’un combat impitoyable. Ou alors, j’ai juste un peu erré sur le site de JP (Jean Paul Hévin, pour ceux qui suivent pas), suis tombée sur une de ses bûches Noël 2007, et ai succombé à la description.

Mais je m’égare, car Noël n’étant point encore là, ce n’est donc pas encore l’heure de parler de la bûche.

Je disais donc que j’avais affronté la température très négative pour récupérer mon trésor, à pied. 5,3 km aller-retour : quitte à être suicidaire, autant l’être jusqu’au bout.
J’ai déjà parlé de l’amour inconditionnel que je porte à JP – c’est familial, j’y peux rien, j’ai eu une très mauvaise éducation je me suis dis que l’attente de la marche ne ferait qu’augmenter le plaisir de le retrouver. Entre JP et moi, c’est facile : il propose, je dispose. Et j’acquiesce. Notamment pour les grands cacao amer, THE tuerie du macaron, mais aussi les petits macarons chocolat amer, chocolat vanille, chocolat framboise, chocolat café, chocolat miel, chocolat caramel, chocolat orange gingembre, chocolat bergamote, chocolat pistache, mangue coriandre, et je passe sur les chocolats et les pâtisseries.

Le numéro de téléphone de la boutique Saint-Honoré est sobrement enregistré dans mon répertoire à « JP », car j’ai pris la bonne habitude de téléphoner pour réserver mon grand macaron amer avant, ayant eu une fois le désespoir de m’entendre dire "solée maame, a plus macahon ameeeh" (accent japonais, un petit effort). Bon, normalement, je fais mon regard de sociopathe à la vendeuse japonaise en articulant du bout des lèvres « vous voudriez bien vérifier en dessous s’il vous plait ? », et elle m’en dégote un. Mais on n’est jamais trop prudent en ce qui concerne JP.
Il se trouve qu’il y avait quelque chose que je n’avais jamais goûté, chez PJ, c’est l’intrus de la boutique, la seule pâtisserie non chocolatée : le Mazaltof, un énorme gâteau au fromage blanc, et 0% (!). Il m’avait intrigué et fait de l’œil moult fois, mais en vain. Aujourd’hui, je me sentais d’humeur aventurière, alors c’est parti : Mazaltof !

Et c’est en savourant la première bouchée que j’ai eu une confirmation : JP est un Dieu. Et une révélation : le nuage sur lequel il vit est le Mazaltof.
Une fine pâte sablée, et au moins dix centimètres de hauteur de nuage, d’aérien, une texture barbapapesque (fond dans la bouche) mais qui se tient quand même, très légèrement citronné, comme un rêve.
Le seul truc, c’est que à 4,40 euros la part de 30 secondes, ça nous fait du 528 €/heure, c’est quand même un budget – mais une heure, ça me parait relativement raisonnable.
Bref, si vous passez par la rue Saint-Honoré, vous savez ce qu’il vous reste à faire.

Jean-Paul Hévin - 231, rue Saint-Honoré - Paris 1er

mardi 18 décembre 2007

Joies simples : Kitchen Aid, tartine grecque au manouri, petits commerçants

Surprise, surprise ! Et oui, comme tu le sais si bien, fidèle lecteur, les posts de Tronche de Cake arrivent généralement frais et dispos le dimanche matin … Et bien non, pas cette fois, car je dis non au ronron de la routine, non à la monotone habitude, non à l’insipide régularité.
Donc, un post surprise (cache ta joie), fait de bonheurs simples et de grands plaisirs, gustatifs ou non.
Car j’ai enfin reçu mon Dieu, mon Amour, mon Héro, mon bon Génie : mon Kitchen Aid. Rouge.

Cher lecteur assidu, tu sais combien il fut désiré et attendu ; tu sais que je lui avais préparé un autel à la mesure de sa Grandeur, le voilà :

(je viens de me rendre compte que c'est assez effrayant en fait, mais c’est pour rire hein …)

Et une autre (comme on peut le constater, j’ai des pieds) :

Bon, en fait, j’ai encore rien fait avec, faute de temps, et surtout faute de prise électrique à proximité (oui, le concept de cuisine à une seule prise existe, la preuve par la mienne). Mais je le contemple longuement depuis son arrivée en grande pompe, et bientôt, à nous macarons, crèmes fouettées et Chantilly, pétrissages et malaxages intensifs, voire glaces si j’ose m’offrir l’accessoire sorbetière … Bref, merci d’avoir partagé ma joie.

Et pour poursuivre sur les petites joies simples de la semaine – outre la découverte de la fougueuse idylle Carla-Nico, qui m’a valu plus d’un fou rire, notamment quand il dit aux journalistes « mais... comprends pas, pourquoi vous me demandez ça ? » une recette qui n’en est pas une : juste une tartine. Mais une tartine grecque, car oui, lecteur fanatique, tu n’as pas oublié que mes racines remontent à la nuit des temps, de ces temps où les hommes étaient soit nus, musclés, drapés et de marbre, soit barbus, moches et pleins de questions à la con – sacré Socrate. Bref, j’ai eu le droit ce week-end à une cargaison de manouri.


Quézaco, le manouri, me direz-vous – ou pas.
Le manouri remonte lui aussi à la nuit des temps, de ces temps où les brebis n’avaient pas de dents et où les chèvres erraient en paix, peinardes sans aucun Mr Seguin à l’horizon. C’est un fromage grec frais, blanc, fait à base de petit-lait de chèvre ou de brebis, ou d’un mélange des deux, très peu voire pas du tout salé, délicieux en salade ou dans les desserts (on le compare à la feta, mais rien à voir, c'est juste aussi un fromage grec de brebis, et blanc). Un régal. Aucune idée d’où ça se trouve en France, probablement chez les traiteurs grecs (on m’admire beaucoup pour ma perspicacité naturelle).
Bref (3ème fois), je suis fan du manouri, et je me suis donc fait une bonne tartine grecque : une tranche de pain frotté à l’ail, de petits dés de tomate, du manouri, du sel, du poivre, des noix et du miel. 5 minutes au four, un poil de grill, et hop. Alors quand on me dit « naaan, j’ai pas le temps de me faire à manger, j’ai trooop de choses à faire, le saucisson périmé avec du pain de mie rassis, c’est idéal pour l’équilibre de ma flore intestinale », ça a tendance à me crisper – d’autant que, pas plus tard que la semaine dernière, une émission radio pleurnichait sur la déliquescence des repas étudiants, apparemment majoritairement constitué de raviolis et de choucroute en conserve. Et en une bouchée, me voilà sous les bougainvilliers à regarder les éphèbes du coins danser le sirtaki au doux son des bouzoukis ...

Bref (4), une autre joie simple, quoique : depuis que j’ai demandé à ma-boulangère-qui-me-déteste-depuis-trois-ans sa recette de flan (voir mon appel à l'aide de dimanche dernier), non seulement ses fines lèvres rouge carmin forment un sourire perceptible en me voyant, mais en plus, elle me confie sa recette favorite, celle qu’elle fait « pour son homme, parce qu’il adoooooore ça », qui consiste en gros à mélanger du lait, de la semoule, et de la fleur d’oranger. L’explication a bien duré cinq douloureuses minutes (car évidemment, puisqu’elle me détestait, je la déteste aussi depuis trois ans. Et trois ans de haine quasi quotidienne, ça s’oublie pas comme ça), mais je suis fort aise d’entretenir désormais de cordiales relations avec les petits commerçants du quartier (je vous ai déjà parlé du mec qui tient le kiosque de presse ? une joie quotidienne, le genre de personne qui remarque que j’avais disparu pendant 6 mois, qui me tend le Elle tous les lundis matin, et qui me sourit et fait un petit signe de la main à chaque fois que je passe devant, des joies simples j’vous dit)
Bref (5), je sais pas si c’est Noël, mais je suis d’une bonne humeur totale, ce qui est suffisamment rare pour être remarqué, et pourtant, je hais Noël. J’envisage même de faire un don à
1 parisien 1 arbre, c’est dire à quel point je me sens altruiste (altruiste j’ai dit, pas humaniste). Reste plus qu’à élaborer le menu du 24, et tout sera pour le mieux dans le meilleur des mondes. J’aurais bien envie de vous parler de la bûche (et pourtant j’aime pas les bûches) que j’ai commandée chez mon Dieu chocolatier, mais chaque chose en son temps.
Sur ce …

***
Tartine grecque au manouri

Frotter une tranche de pain avec une demie gousse d’ail, recouvrir d’une demie tomate épépinée coupée en dés, de morceaux de manouri, de noix hachées et d’un filet de miel. + fleur de sel et quinze tours de moulin à poivre. 5 minutes au four à 180°, 2 minutes sous le grill. Enjoy.

dimanche 16 décembre 2007

Noël approche, les truffes arrivent : truffes au pandan

C’est la fin de ma semaine d’anniversaire (oui, j’étale ça sur une semaine – une journée, ça fait un peu rat, je trouve), et avec ça le bilan des récoltes (ça sonne très matérialiste comme ça, mais je pense bien sûr évidemment aussi of course à toute la joie et l’émotion partagée, incommensurable).
Je crois que le message concernant le thème est bien passé (cherchez l’intrus*) : épluche ail et presse-citron en silicone, meilleur thé vert de Paris, distributeur de bonbons, poche à douille, édition illustrée de 1940 de la Physiologie du goût de Brillat-Savarin, compil de l’ambiance sonore Colette, mini-cocotte Le Creuset et ... un Kitchen Aid ! rouge ! Mes prières ont été entendues, Dieu existe ! Un petit souci de livraison, il n’a pas encore pris place sur l’autel que je lui ai conçu, mais je contemple sa photo chaque matin, en attendant le jour J.
On a fêté ça au resto Les Saveurs de Flora, qui me tentait depuis un moment. Pas de photo, faute d’éclairage (tout à la bougie, ambiance, ambiance), mais c’est un endroit à essayer, d’autant que ladite Flora est vraiment adorable. Bref, autant vous dire que j’ai été pourrie gâtée jusqu’à la moelle, et je le vis bien.

En cette fin d’année, je commence à être assaillie de partiels et d’étude de cas (marque et innovation, pratique de la marque, analyse de la marque, stratégie de dénomination de marque, marc et sa mère, marc et son père … - enfin, j’en connais qui ont des trucs comme « méthodologie du diagnostic interculturel », alors…) ; le marketing a donc tendance a s’infiltrer dans mon esprit. Dernier cauchemar en date : je suis coincée étouffée entre un prisme d’identité de marque et une matrice du Boston Consulting Group, joie ! Alors, parlons market-comm 5 minutes …

Vous savez ce que c’est qu’une copy strat ? Une copy strat, ou copy strategy, c’est une feuille de papier – recto uniquement, on n'a pas le temps, ni les facultés intellectuelles, de lire plus que ça – avec des cases, qu’on utilise spécifiquement dans les milieux de la pub et du marketing. Les cases sont remplies par des lettres qui forment des mots, souvent peu utilisés dans la vraie vie Auchan(aspirationnel, stratosphérique, insight, fit, 360°, KFS, cobranding, MN, MDD, DN, DV, CVP …) qui ne forment généralement pas de phrases complètes. L’ensemble des cases a pour objectif de dire pourquoi le produit AZ52+ va cartonner sa mère.
Voilà donc la copy strat de la recette du jour : les truffes pandan noix de coco


- Contexte et Positionnement
Dans un quotidien morose et anxiogène (cf. métro, partiels, queue au Monop, baisse du pouvoir d’achat, invasion de mites alimentaires, invasion de pub de prévention de la dépression qui donnent envie de se tirer une balle, Grenelle de je-sais-pas-quoi, tentes 2 secondes du Canal Saint Martin, bla, bla), les consommateurs sont prêts à tout pour quelques instants d’évasion et de plaisir. C’est là qu’entre en scène Tronche de Cake, sauveur de consommateurs, notamment en période de grand froid. En offrant une douceur de Noël classique revisitée, son positionnement est celui de la force tranquille (la force du pandan, le tranquille de la truffe).

- Cible
Tout public, amateurs de sensations vertes et martiennes. Cœur de cible : membres du Comité des Adorateurs du Pandan.

- Promesse
Accompagner les gastronomes et gloutons dans leurs envies sucrées de confort food d’hiver en leur offrant un produit singulier, savoureux, de réalisation aisée et prompte, qui saura les faire pénétrer dans l’univers de marque Tronche de Cake – sachant que le brand universe est avant tout une experience, of course. Le petit plus : c'est tellement petit et rapide à avaler qu'on a l'impression que ça glisse sur les hanches, au lieu d'y rester coller à vie.

- Valeurs
Ouverture d’esprit et de papilles, goût de l’aventure culinaire.

- Bénéfices consommateur
Plaisir, étonnement, évasion, fondant, rassasiement

- Reason why (la raison pourquoi tu adhères direct au truc)
Un produit conçu par Maître Pandan, à l’écoute des besoins consommateurs – une caution donc, comme le Label Rouge. Le fondant d’une ganache au pandan, le chatouillement de la noix de coco … tous ça en deux temps trois mouvements, même pas.

- Tonalité
Vert. Et blanc.


Voilà comment on répond à l’insight consommateur (ie : tension irrésolue dans la vie de Mme Michu, à laquelle la marque apporte un bon fit - une réponse pertinentissime – ex : le pain de mie sans croûte, le gloss de pouff qui colle pas les cheveux aux lèvres, et tant d’autres).
La preuve par le verbatim (mots prononcés par Mr, Mme Michu, ou éventuellement sa copine Mme Friquet, lors d’un focus group – réunion de moult consommateurs tels que Mr et Mme Michu) : « mortel » (ma mère), « ta gueule, laisses moi savourer ! » (M.)
Je dédicace cette recette à Alexandra, la Miss Tiny des Goûts et des Couleurs, nouvelle membre welcomed au Comité des Adorateurs du Pandan, comme elle le montre , dont les recettes exotiques ou non laissent souvent songeur.
Si toi aussi tu veux soutenir la grande famille du Comité des Adorateurs du Pandan, envoie tes dons à l’adresse lecookiemasque@gmail.com : un simple numéro de CB suffira.


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Truffes au pandan et à la noix de coco

Pour une vingtaine de truffes (a posteriori : quantité à doubler, voire plus)
150 g de chocolat blanc de bonne qualité (le Galak doit passer, mais ce sera vraiment très sucré)
30 g de crème liquide entière
1 cuillère à soupe d’extrait naturel de pandan (toujours pas de fournisseur connu en France)
noix de coco râpée

Faire chauffer doucement le chocolat blanc et la crème au bain-marie. Ajouter le pandan et mélanger. Ne pas manger la moitié du mélange à même le bol.
Laisser refroidir et placer au frigo pour au moins une heure (je l’ai fait la veille).
Former de petites boules entre les paumes des mains (à peu près la quantité d’une cuillère à café) et les rouler dans la noix de coco.
Conserver au frais – ou engloutir rapidement, au cas où des membres du Comité des Adorateurs du Pandan passeraient par là.

***

Pour poursuivre sur la douce musique marketing, je vous conseille d’aller visionner une petite vidéo pas piquée des hannetons, où l’on peut observer (je peux pas m’empêcher de décrire ça, c’est une perle) une longue pub de SIX MINUTES à l’occasion de la collection Entre de Pierre Hermé : journalistes, chefs et « auteurs », masqués ou non ( ? ), en tout cas toutes dents sorties, décrivent combien « Pieeeeerrrrrre » est merveilleux, combien ces pâtisseries sont complexes et limpides à la fois, fantastiques, exquises, insolites, bla, bla, surtout celle aux petits pois et au maïs (véridique) le tout filmé en noir et blanc, agrémenté de moult ralentis et gros plans. L’apologie de chaque produit (Extase, Révélation, Infini, Inulgence, Infini …) est précédé d’un écran noir avec le nom suivi de la prononciation, l’étymologie du mot et sa définition – ou : comment faire classe à moindre frais. Ex :

Indulgence (n.f.) [έdyljãs]
Lat. indulgentia
Rémission totale ou partielle, de la peine due pour les péchés déjà pardonnés
(je prends pas la peine de vous mettre les sous-titres)

Mais il y a aussi d’intenses variations d’intonations, des petits gloussements, une centaine de "hummmm" orgasmiques, très naturels, et une conclusion qui finit de convaincre le prospect : une minute de "juste waouahou". Vive "Pieeeerrrrre".
Ça se passe de commentaire (explicites, I mean). (ne pas se méprendre, j’ai une admiration énorme pour le travail de Pierre Hermé, pas pour celui de son service de comm, c’est tout)



Collection "ENTRE" de Pierre Hermé


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Bon, pour finir sur un sujet beaucoup plus sérieux, j’ai une requête d’importance MAJEURE, VITALE, URGENTE.


Voilà le souci : je suis addict au flan. Ça m’est tombé dessus il y a presque deux ans et, depuis, je suis passée par plusieurs phase : j’ai d’abord fait le tour de toutes les pâtisseries de Paris pour trouver LE meilleur flan.
Après moult aventures et mésaventures (les "bétonnés", les "mous du genou", les "juste dégueu", les "mouais bof", les "c'est une blague ?" … ), je l’ai finalement trouvé dans un endroit des plus inattendus. Et oui, le meilleur flan pâtissier de Paris se trouve au Monoprix République. Incroyable, mais ô combien vrai. Et je précise bien qu’il s’agit du Monoprix République, car j’ai évidemment testé ceux des autres : rien à voir. Le crémeux n’est pas le même, la saveur non plus, quand à la pâte … non merci. Bref.

Ne pouvant pas simplement m'arrêter sur cette découverte, je me suis donc lancée dans la quête de LA recette de flan parfaite, et c’est là qu’ont commencé les déceptions. Combien d'hectolitres de lait, combien de douzaines d’œufs, combien de kilos de maïzena, de sucre et de vanille sacrifiés sur l’autel de mon désespoir ? A chaque fois, déception et amertume, sensation d’être une ratée, une bonne à rien, le vilain petit canard du flan : trop dur, trop mou, trop blanc, pas de goût, pas assez crémeux …
J’ai émis l’idée de demander le secret au Monop, mais la vendeuse (si vous connaissez le lieu, c’est celle qui a un regard tout à fait bovin et qui adoooore passer le balai précautionneusement quand la queue va jusqu’à l’abribus dehors) m’a juste répondu un truc comme « beeennn, humhummru’ chais pas moi ». Alors je suis allée voir la boulangère d’en-bas, qui fait un flan pas-mal-sans-plus-quoi, pour lui demander si elle utilisait de la poudre à flan. Elle m’a regardé droit dans les prunelles (il faut savoir que, pour une raison indéterminée, depuis trois ans, cette boulangère me déteste) et m’a répondu qu’elle n’en savait rien, parce que c’était « les gars en-bas » qui s’en occupaient, et que j’avais qu’à demander la recette à ma mère. A ma mère ??? (Désolée maman, mais bon … )

Je ne sais comment vous faire comprendre à quel point ce défi est primordial pour moi. C’est une question d’honneur, comme dans, je sais pas moi, Les trois mousquetaires, ou Aladin.
Pour vous dire à quel point le flan est important, dans ma vie et celle des autres : pas plus tard que la semaine dernière, je suis tombée sur un épisode d’une série où le père de la protagoniste a la vie sauve grâce à sa recette de flan (qui s’avère être en fait une crème caramel, mais ça se dit flan en mexicain) – quiconque sait à quelle série je me réfère a sérieusement du souci à se faire pour sa santé mentale.
Je crois bien avoir testé toutes les recettes de la toile, mais JAMAIS ne me résoudrais-je à utiliser de la poudre à flan. Non mais.
Alors, pouvez-vous m’aider ???
En témoignage, des photos du-dit flan monop : crémeux au possible mais qui se tient bien quand même, pas le goût d’œuf, que du bonheur.
D’AVANCE, MERCI.

* l’intrus de la liste de cadeau était bien évidemment la compil ambiance Colette. Quelle idée étrange.

dimanche 9 décembre 2007

Après le room service, le service traiteur : panacotta au lait de coco, compotée de mangue à la vanille

Après m’être fait laissée happée par le luxe et la douce langueur du room service la semaine dernière, cette fois-ci, c’est moi qui me colle au service. Je me lance dans le service traiteur, et c’est que le début – sans présomption aucune. Mais c’est quand même moi qui décide, qu’on soit bien d’accord là-dessus. Un dessert pour 12 personnes ? pas de problème. Après un curry ? no souci.

Et avec le retour impromptu d’une petite grève de derrière des fagots mercredi, on peut supposer qu’une nouvelle grève des couleurs est en train de fomenter enfin, pas sûr, considérant que demain est le jour glorieux de la célébration annuelle de ma naissance, et j’émets le vœu absolument silencieux que quelqu’un (dans un style génitrice biologique, voire maman) aura pensé elle-même toute seule sans que rien du tout ni personne ne lui suggère ni répète, qu’un robot (Kitchen Aid ou Kenwood, je suis pas raciste) serait accueilli avec quelques modestes feux d’artifice, champagne et autel sacré et consacré chez moi, d’où la nécessité imminente de tester moult préparations plus colorées les unes que les autres. Affaire à suivre. Grève des couleurs à venir, disais-je, mais avant ça, une petite douzaine de panacotta au lait de coco et compotée de mangue à la vanille.

Mais à part ça, quelque chose me tracasse. Nous sommes le 9 décembre, il reste donc 25 – 9 = 16 jours avant le grand déballage familial. Et je suis sans idée aucune. Et c’est pas les grands best of cadeaux des magazines qui vont me mettre sur la voie : un iphone, une boîte d’ oursons en guimauve vendue chez Colette, le coffret very very best of Johnny, une bougie parfumée au lilas d’Amazonie, un ensemble tapis et serviettes de bain léopard ? non, vraiment, j’ai un doute. J’ai besoin d’aide. (pour le bien de ma famille. Le reste, genre la reine M., je gère plutôt pas mal, dans l’idée)

Portrait robot des receveurs
:
- Femme urbaine, banlieue ouest proche Paris, entre 50 et 55 ans, racines grecques, pointes sèches, a déjà à peu près tout ce qu’elle veux. Elle aime : boire du champagne au bureau, Jean-Paul Hévin, faire le ménage – dans l’intimité, on l’appelle Madame Pschitt –, cacher la clef de l’appart sous le paillasson en collant astucieusement un post-it sur la porte « the key under the carpet ».
- Homme urbain, parisien expatrié à mi-temps en milieu campagnard, entre 50 et 55 ans, racines dijonnaises, a déjà à peu près tout ce qu’il veux. Il aime : croire et faire croire qu’il est agent secret, eBay, bricoler des motos, parler en sifflant – dans l’intimité, on l’appelle Monsieur Rossignol, cacher les moutons de poussière sous le lit, mettre France Inter pendant six mois pour faire fuir la fouine qui a élu domicile sous son toit (il parait que ça les fait fuir, mais visiblement, la fouine aime se cultiver).
- Jeune fille urbaine, banlieue ouest proche Paris, entre 18 et 20 ans, deux fois plus grande et plus blonde que moi, qui veut pas mal de choses, mais je sais pas trop quoi. Elle aime : MSN, les jeans slim, boire de la bière cachée dans le frigo, le 2, faire de la moto, s’ouvrir le visage en de multiples endroits, escalader le balcon quand elle oublie ses clefs, Odéon, les oursons en guimauve, le Paradis du Fruit. Note : se souvenir qu’elle n’aime pas le violet (d’où : arrêter de lui offrir chaque année des choses plus violettes les unes que les autres)
Toute suggestion est la bienvenue. Au nom de la famille, merci.


Revenons à notre nouvelle activité de traiteur, qui me ravit au plus au point, mais m’angoisse aussi un poil. Parce que c’est une chose de cuisiner pour des personnes connues, aimées, aimantes, papillesquesment ouvertes et tolérantes ; c’en est une autre de se jeter dans le vide, sans savoir si ce f… parachute va s’ouvrir ou non. Enfin, vous me direz (ou pas puisque vous n’en savez rien) que c’est pas non plus la Reine d’Angleterre, ni Lorie d’ailleurs. Mais bon, quand même, j’ai une réputation à faire naître.
Vous me direz aussi que c’est rien qu’une panacotta et des mangues, pas une bûche olé-olé à la truffe noire (biscuit moelleux aux amandes torréfiées, crème de mascarpone à la truffe noire, truffe noire fraîche à râper au moment de servir). Vous me direz enfin que c’est que 12 personnes, pas une assemblée constituante de 627 députés. Mais quand même.

Alors, ces mangues, qu’est-ce qu’elles disent ? il parait que c’est la saison, alors pourquoi, si on les lance en visant bien la vieille d’en face qui me regarde suspicieusement depuis maintenant 3 ans, on peut en faire des armes de destruction massive ? no problemo, un petit séjour de deux jours en milieu tempéré (sur le radiateur) leur fera le plus grand bien.

J’ai donc préparé l’essentiel at home, tranquillement. Les mangues compotent dans la vanille, c’est terriblement bon et parfumé, le mélange lait, crème, lait de coco, sucre est ready in a bottle. Le citron vert est zesté. Y a plus qu’à y aller. Ben oui, je vais quand même pas risquer de faire un trajet, aussi limité soit-il, avec douze verrines – que je n’ai pas – à la main ; d'abord, j'ai pas douze mains, et en plus, tout le monde sait que Paris est une ville dangereuse, voyez-vous, et les pilleurs de panacotta à l'étallage rodent à tous les coins de rue. Je vais donc les faire sur place.
Mais, suspens, comment va se passer mon séjour en terra incognita, à savoir une cuisine normale ? une cuisine où le magnifique four ferme de façon tout à fait hermétique, où les plaques sont nombreuses et pas de camping, où le frigo chromé fait bip bip quand on le ferme mal, où le congélateur n’a pas besoin d’être matraqué à coup de machette (ça veut rien dire, je sais) tous les deux jours pour éclater la glace qui empêche de le fermer, une cuisine où il y a de vrais beaux placards – et pas une immense armoire métallique, réplique exacte de celle des vestiaires de Prison Break –, et un sol ne présentant pas de caractère de type « lino à fleurs moches », datant du milieu des 50’s et ayant très mal vieilli depuis.

Ma foi, rien ne m’effraye, je me lance. Mais, oh oh, je maîtrise mal l’induction, et voilà que tout ça déborde violement et se répand joyeusement un peu partout, voire totalement partout. Une fois nettoyé, remplissage des verrines, mise au frigo. Oh oh, c’est bizarre, ça prend pas aussi vite que d’habitude. F… agar, on sait jamais quelle saute d’humeur va lui prendre, sale algue asiatique de mes deux.

Patience. Tout est bien qui finit bien, l’agar est dans un bon jour, la compotée resplendit de mille et un grain de vanille, le citron vert est bien vert, et les verrines ont une sacré tête de verrines. Ouf. Mission, partie 1, réussie. Y a plus qu’à attendre le verdict.
Va falloir que je me détende un peu avant de poursuivre ma carrière – j’ai le cœur fragile, quand même.

message personnel à l'attention de Dominique Wolton : Cher Dominique, sache que si j’entends encore une seule fois ta voix aigrelette de sale gnome de la communication (ndlr : 1,50m au garrot) à la radio, le matin, le midi ou le soir, je vomis, littéralement. Je veux te dire une chose : Dominique, je ne peux plus te voir en peinture, ni t’entendre, ni te lire. Certes, tu as eu une bonne idée, aux environs de la naissance d'internet, c'est-à-dire dans un autre siècle, mais trouves en une autre, je te supplie à genoux. Ne me force pas à prendre des mesures drastiques, qui te seraient sacrément douloureuses, dans l'esprit.

Le mot de la fin : à part ça, j’ai trouvé un stage de fin d'études (fin d'études !!!) chouettissime et mal payé. Vous vous en foutez pas mal. Pas moi.

***
Panacotta au lait de coco – compotée de mangue à la vanille



Pour 12 personnes
750 mL de lait
400 mL de lait de coco
350 mL de crème entière liquide
6 g d’agar agar
200 g de sucre

5 mangues
2 gousses de vanille
2 citrons vert

Couper les mangues en petits dés, verser dans un grand saladier. Couper les gousses de vanille dans la longueur, gratter les graines et les mélanger aux mangues. Placer sur un bain-marie pas trop fort et laisser cuire environ une heure, une heure et demie en mélangeant de temps en temps. Laisser refroidir et placer au frais.

Faire bouillir le lait, le lait de coco, la crème et le sucre. Ajouter l’agar agar, laisser frémir 30 secondes (en surveillant, sinon ça déborde et on a l'air assez con) et bien mélanger.
Verser dans les verrines et placer au frais au moins une demie heure avant de verser la compotée au-dessus, et de saupoudrer d’une pincée de zeste de citron vert.
Servir bien frais.

dimanche 2 décembre 2007

Qui perd gagne … au Fooding

Mille et un bravo aux gagnants du concours de la plus belle photo culinaire, dont je ne fais pas partie. M'est égal (suis pas mauvaise perdante, nan, pas mon genre, j’accepte la victoire, respecte le mérite et partage la joie de chaque être humain sur terre, avec un sourire sincère), j’ai gagné au jeu du Room Service de la semaine du Fooding.

Première leçon à tirer de cette expérience : la persévérance paye. Enfin paye pas : offre.
Lundi matin, 9h58 : je suis au taquet. Le jeu commence à 10h. Je vérifie l’heure sur site de l’horloge universelle, j’ouvre la page, une autre page Google au cas où besoin d’infos, puis un rapide échauffement des poignets, étirements des phalanges. On est bon. Ça commence, je tape, je coche, je valide, j’attends. Rien. Bon, pas grave, je recommencerais demain.
Mardi matin, 9h58, je suis en cours (incroyable mais vrai. La preuve, j'ai appris, en 4 heures, que le pouvoir d'achat des chinois est en plein développement et qu'ils vont bientôt manger autre chose que du riz, peut-être même des pâtes mais rien n'est joué). Je fais mine de m’étouffer douloureusement, genre comme si un os de poulet s’était soudain matérialisé dans ma gorge, et me rue en salle informatique, où je vire une naine errant sur FaceBook et rejoue la même scène. J’attends … rien.
Mercredi : rebelote. Là, je vois pas comment quelqu’un pourrait me battre, je connais les réponses par cœur, mes doigts sont plus agiles et rapides qu’un troupeau de biches canadiennes. En attendant, je sieste. Au réveil : ah ah ! « Vous avez été rapide et brillante, vous faites donc partie des gagnants du jour » YEAH. (bon allez pour une fois que je gagne quelque chose, laissez moi savourer un peu)
Au fait, qu’est-ce que j’ai gagné ? une nuit pour deux dans un hôtel parisien, ainsi qu’un dîner servi par le room service, assuré par Neneh Cherry, Andi Oliver et Laurence Touitou themselves.
Reste plus qu’à aller cherche les pass et à ce qu’on me donne l’adresse secrète. Là, la gentille dame du Fooding me dit « au fait, ce soir y a les caméras de Paris Première, ça vous dérange pas ? » … oh, ben non, tant qu’à passer une chouette soirée, autant que tout le monde en profite hein.
C’est parti.
Direction un drôle de petit hôtel situé dans le nord ouest de Paris dans un arrondissement situé entre XVI et XVIII. Petit poireautage de rigueur avant d’entrer dans la cuisine, où les trois cuisinières nous accueillent, toute sourire, avec un ti’punch. Puis direction la chambre, une des plus chouettes, selon les dires : c’est petit et cosy, plein de bougies frétillantes partout, et on y passerait bien une petite semaine, entre cheminée et vue sur une cour verdoyante (enfin on devine que c’est vert, parce que là c'est entre gris clair et gris foncé, vu que c'est la nuit).

Un second ti’punch fait son entrée – ‘tain ça arrache un peu quand même ce truc, deux minutes plus tard, une autre boisson alcoolisée (je sens que les photos vont en prendre un coup) – mais y a aussi plein de San Pellegrino (normal c’est le sponsor).

Arrive le dîner : des accras de potiron, une moqueca de poisson et écrevisse (une recette brésilienne avec moult lait de coco et plein de petits légumes miam, servi dans une mini cocotte Staub splendidissime), du riz à l’orange et de la farofa jaune et verte (ça c’est top : de la farine de manioc un peu grillée avec des herbes, miam miam).

Puis toc, toc : « ‘soir, c’est Paris Dernière ! » Hop, spot dans ta face – aïe, ça fait mal, on y voit rien, mais on parle quand même, on blague même, même pas peur de ta grosse caméra, mec. Hop, ayé, partis. « on a été bien là nan ? »

Et hop, on se met à table, hop, du vin arrive, hop, on a déjà un peu trop bu, un peu trop mangé, c’est bon, et la compil’ préparée par Neneh est assez marrante, très 80’s. Hop, le dessert arrive : une tartelette au chocolat et des truffes dont on doit deviner le parfum … mousseux, doux, salé ? Mais qu’est-ce donc ? Du boudin noir : « astucieux, vraiment ! »

Après ça, je sais plus. Je me souviens juste que le lit était tout confort : drap et couette, polochon et oreiller, il satisfaisait tout à fait mes besoins imminents d’allongement. Je crois que l’autre s’est mis en tête d’aller congratuler Neneh et ses potes, mais quand je me suis réveillée, c’était déjà un peu le matin. Titubant hors de la salle de bain, le petit déj est déjà là, et je renonce à saisir l’appareil photo, parce que j'y tiens un peu, même s'il est vietnamien : yaourt, muesli, compote, ananas, papaye, cookies, madeleines, pain, et surtout pain perdu aux tranches de mangues sautées, banane plantain et bacon. Et café. Top.
Je crois que c’est pas une bonne idée d’aller en cours, là tout de suite. (Administration, si tu m'entends, vire moi une bonne fois pour toute, parce que ça me fatigue à un point que t'imagines pas, de devoir me creuser le crâne tout le temps pour trouver une excuse un minimum crédible, genre "Allo ? oui, bonjour l'administration, je voulais juste vous informer de la cause de mon absence d'aujourd'hui : mon chien s'est rebellé, il est parti au marché avec les clés, et comme je lui ai appris à bien fermer la porte derrière lui, je suis stuck à l'intérieur, pendant au moins deux trois jours, c'est bêta hein ?" )

Deuxième leçon à tirer de l'expérience, donc : trop peu de San Pellegrino nuit gravement à la santé.
Top, le Fooding. A l’année prochaine.

Ah et puis dans les nouvelles de la semaine, il y a aussi cette petite interview du Cookie, qui se démasque, un peu.