Au sommaire, donc, ce dimanche : une brève histoire du macaron au pandan, des remerciements et des compliments, et un petit au revoir
Le macaron au pandan est né le samedi 27 octobre 2007, et décédé ce même jour dans d’atroces souffrances.
Désiré et espéré depuis la nuit des temps, voire au moins trois mois, il est le fruit de l’amour et de l’acharnement thérapeutique, la maman chérissant l’idée de pouvoir un jour tenir dans ses bras une petite chose à croquer, ronde, et vert fluo – le lecteur à l’esprit vif se dit qu’elle aurait pu se contenter d’un télétubbies, mais, comme c’est un lecteur, il continue à lire sans interrompre, merci.
La maman du macaron au pandan n’avait pas inventé le fil à couper le beurre - ni le panier à linge sale d’ailleurs - mais elle avait la conviction que, si la nature était bien faite, le macaron et le pandan devrait naturellement être unis par des liens sacrés ; et puisque ce n’était pas ceux du mariage, ni ceux de Pierre Hermé, elle décida de faire des bébés toute seule.
Le ciel semblait lui indiquer de se raviser, et de se contenter de nourrir une douce rêverie, mais son désir irraisonné était tel qu’il tournait à l’obsession, et que son esprit vagabondait sans cesse : les passagers du métropolitain lui apparaissait sous forme de gros tas de poudre d’amande envahi par les mites alimentaires, les immeubles étaient des montagnes de blancs en neige, et elle se réveillait en sursaut, imaginant périr submergée dans un océan de ganache au pandan dont elle ignorait encore la composition.
Elle n’était plus en mesure de prendre des notes en cours, l’insoutenable légèreté de l’être marketing ne lui arrachait plus un gloussement, même lorsque des intervenants de qualité au moins label rouge déclarait que Mme Michu était perdue lorsqu’on transformait du jour au lendemain sa crème basique vieille peau en make me shine, et que « ne vous inquiétez pas, c’est très intellectuel mais vous pouvez comprendre : la promesse de marque de N., c’est de respecter sa peau, son corps, et soi » (véridique). Rien n’allait plus. Si elle ne voulait pas compromettre un peu plus sa santé mentale, il fallait qu’elle agisse.
Elle n’avait pas de robot, mais un bon batteur, pas de poche à douille, mais une chouette cuillère à café, pas de tamis, mais une superbe mini passoire à thé, ni de plaques à pâtisserie, mais, contre vents et marrées, elle décida de se lancer. Contre vents et marrées, car les conditions climatiques n’étaient pas favorables à la réalisation de son dessein.
En effet, en période froide et humide, la population arbore généralement une triste mine, du genre de celles qui font, le matin, hésiter entre se déguiser en GI à l’aide d’un camouflage intégral à base d’anticerne - ce qui n’arrange rien puisqu’il est bien connu que l’anticerne, c’est juste bon pour augmenter l’effet cocker en mal de croquettes – ou en cambrioleur, grâce à une cagoule digne des plus belles années d’école primaire.
Et bien c’est idem pour les macarons ; l’humidité, c’est pas trop leur délire : les macarons de la première fournée s’étaient donc subrepticement travestis en amarettis – très savoureux au demeurant, mais ce n’était pas exactement ce à quoi la pauvre fille s’attendait après des heures de lutte. A ce moment, elle se dit in peto – mais un peu en bougonnant quand même - qu’il était temps de reconnaître les limites de son projet de progéniture. D’arrêter. Tout. Partir.
Mais en fait non. Car, quelle ne fut pas sa surprise quand, le lendemain, elle sortit du four sa deuxième fournée de rejetons, qu’elle avait placé au frais toute la nuit, ayant d’autres chats à fouetter. Une bonne nuit de sommeil leur avait fait le plus grand bien et, mutatis mutandis, ils étaient devenus ce qu’ils devaient être : ronds, lisses, arborant fièrement une collerette à faire frémir Louis XIV.
La suite de l’aventure coule de source : rassérénée par son début de réussite, notre protagoniste ne fit ni une ni deux, empoigna du chocolat blanc, de la crème de soja et du pandan, et concocta sa ganache. Après une attente conséquente, elle assembla son rêve devenu réalité, patienta encore, et observa fièrement sa famille recomposée.
Le mot de la fin : elle vécut donc heureuse et eut quelques enfants, mais ses petits étaient si bons qu’ils ne firent pas long feu, d’autant que l’ogresse du château d’eau était passée par là. Elle avait mené à bien son idée fixe, et pouvait désormais porter sa maniaquerie sur d’autres projets.
Ok, donc ça, c’est fait.
Maintenant, il me faut remercier chaudement Aurélie de m’avoir décerné un prix fabuleux, celui du Thinking Blogger Award qui, comme elle le dit elle-même, est un prix bidon qui ne sert absolument à rien, mais qui fait quand même bien plaisir, notamment à l’approche de cette période de l’année couramment dénommée «novembre, t'es mieux dans ta chambre», durant laquelle la meilleure chose à faire est d’attendre que le temps passe, que Noël arrive, que le travail se fasse tout seul, en savourant tranquillement l’arrivée de nouveaux épisodes de Desperate Housewives.
A mon tour donc, de décerner le prix à 5 blogs que j’aime, sur la base de zéro critères objectifs, soit un petit mélange de mort de rire et de miam :
- Loukoum de Beau à la Louche (donc j’ignore le prénom et ça commence à me perturber quand même pas mal) : parce que c’est un des premiers blogs que j’ai connu, "il y a bien longtemps dans une galaxie lointaine, très lointaine", qu’elle me donne presque – presque – envie d’aller à Strasbourg, et que je me demande, mi curieuse mi jalouse : mais comment elle fait pour gérer sa vie, son œuvre et ses recettes ?
- Aurélie (PAS LIGNAC et ça c’est vraiment chouette) de Set de table (5 fois médaillée, wouaou) : parce qu’elle a des problèmes de four, de coulant au thon et de danse du ventre, mais pas que.
- Marion d’ Il en faut peu pour être heureux : parce ça a l’air bon et qu’elle a l’air chouette, en plus d’avoir du vrai pandan.
- Framboiz de Feuille de chou – qui me fait d’autant plus rire qu’il faut trépigner des semaines et des mois pour lire une nouvelle aventure, et qu’elle a des rêves aussi fous qu’aimer les Oréos
- Anaik de Le Confit c’est pas gras : pour le titre, les textes, les recettes, et parce qu’atteindre ce degré de concision, ça m’en bouche un coin.
Le petit copier-coller de rigueur : « Si tu fais partie d'une des personnes récompensées, et seulement dans ce cas, publie un article dans lequel tu feras apparaître à ton tour 5 blogs que tu apprécies beaucoup, avec les liens vers ces derniers pour que l'on puisse les visiter. Fais un lien vers
Bon, là, on touche à la fin. Pour conclure, donc, un petit au revoir puisqu’il n’y aura pas de post la semaine prochaine : je pars quelques jours outre-manche faire semblant que mon boulot se fait tout seul ici, et vérifier le bon état de marche d’une rouquine même pas anglaise. (quoi, j'avais pas besoin de le dire, personne aurait remarqué mon absence, c'est ça que tu veux dire ???)
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Macarons vanille pandan
Pour 36 macarons – théoriques : comme le lecteur à l’esprit toujours vif l’aura compris, mieux vaut aller directement à la recette originale de Pure Gourmandise
Ganache au pandan
170 g de chocolat blanc de couverture
120 g de crème de soja
15 g d’extrait naturel de pandan
Attention, le chocolat blanc et la crème de soja n’apprécient pas du tout les coups de chaud, d’où :
Faire fondre le chocolat blanc au bain-marie – à feu très doux, et sans que le fond du récipient ne touche l’eau.
Hors du feu, ajouter la crème de soja et le pandan. Bien mélanger, laisser refroidir et placer au frais jusqu’à durcissement – au moins deux heures.
Coller les coques deux à deux avec une noix de ganache au pandan et placer les macarons au frais une journée.
Engloutir.
Note d’importance primordiale : la ganache au pandan se laisse plus que parfaitement déguster toute seule ou tartinée, pour le plus grand bonheur des membres du Club des Adorateurs du Pandan.