mercredi 9 avril 2008

L’assurance vie et moi, et l’entremet de survie : yuzu et chocolat au lait

L’assurance vie, vous connaissez ? Moi non plus. Enfin je supposais ingénument que ça n’augurait pas grand chose voire rien de bon, point – point barre même. Quelle ne fut donc pas ma surprise lorsque j’ai appris que j’allais devoir me confronter à la bête. Le problème de l’innovation, c’est qu’elle se fourre partout, même là où croirait être tranquillou. Un peu comme la taupe, quoi. La taupe a donc surgi dans ma vie pas trop assurée un beau matin, en quête d’attention révolutionnaire. Moui, après le beau temps de l’innovation glamour et/ou high tech, 2.0, 3.0, gadget, éco-citoyenne, mais surtout alimentaire, voici venu l’innovation du placement financier.

Afin de répondre à l’essentielle question préliminaire à mon labeur « l’assurance vie, quoiquesse ? », je me prépare physiquement : café, clémentines, aspirine. Je me lance dans l’examen de la fiche produit à corps perdu.

Mais à peine me suis-je penchée sur la sympathique fiscalité des contrats multi support qu’un grattouillage de la paroi nasale gauche me prend. Aaaatchoumaaa. A mes souhaits. Je tente de poursuivre, mais le gratouillage reprend de plus belle, suivi d’une quinte de toux que je qualifierais de pas franchement classe, malgré mes efforts intenses d’atténuation. Un tourbillon m’entraîne dans un brouillard fiévreux :

Qui suis-je ? Où vais-je ? Pourquoi n’ai-je pas déjà une assurance vie pour assurer mon avenir de pakistanaise professionnelle ? Je vogue entre les usufruitiers et les nus-propriétaires qui disposeront peut-être d’une créance successorale s’ils sont pas trop chiants, et angoisse à l’idée de devoir choisir l’unité de compte, le fonds actions ou le fonds euro. Moi aussi je veux un cadre fiscal privilégié, moi aussi j’ai le droit à une valorisation de ma plue value (quoi quelle plue value ? elle arrive, j'ai la foi).

Mais non, il semble que je présente une forme rare d’allergie à l’assurance vie : l’étudier, c’est succomber. Comment ça, c’est psychosomatique ? et mes quarante-trois mouchoirs dont je vous passe les détails répandus autour de moi, c’est psychosomatique ?

Y a pas à tortiller, je suis malade, sans même une petite protection financière pour assurer l’avenir de mes proches, ni de mes moules en silicone, ni de Mr Aid. Une heure de plus devant l’explication des différents profils d’assurés et je tombais dans un profond coma – en ayant pris soin d’exploser mon ordinateur et tous ses PowerPoint avant. Reste plus qu’à expliquer ça à mes supérieurs. Sauf que ça va quand même durer un petit moment.
Aux grands maux les grands remèdes : fuir.

Fuir et pâtisser. Voici donc l’entremet de survie au yuzu et au chocolat au lait.
Du yuzu pour la vitamine C, du chocolat au lait pour le magnésium, de la génoise imbibée au thé noir pour l’énergie et l’antioxydant hype. Miam.

Ouais, miam. Sauf que j’apprends ce matin, à peine remise sur pied, que Fromentin a besoin d’aide sur un autre dossier du type Mourrance financière à petit feu.
A suivre

***
Entremet de survie au yuzu et au chocolat au lait

Génoise
2 oeuf moyen
60g de sucre
60g de farine

Battre le sucre avec les oeufs dans un bain-marie jusqu'à ce que le mélange blanchisse et triple de volume.
Retirer du bain-marie et continuer à battre jusqu'à ce que le mélange soit froid. Ajouter ensuite la farine et l'incorporer à la maryse.
Etaler en couche fine sur une plaque recouverte de papier sulfurisé et cuire à 180°C entre 12 et 15 minutes.

Sirop : 200g eau / 150 g sucre / thé noir
Imbiber la génoise de sirop au thé et réserver.

Ganache au chocolat au lait
200 g de chocolat au lait
100 g de crème liquide

Faire fondre le chocolat haché finement au bain-marie. Ajouter la crème et mélanger. Verser sur la génoise en réservant quelques cuillères pour la splendide déco.

Mousse au yuzu
3 œufs
100g sucre
75mL de jus de yuzu
2 feuilles de gélatine

Faire ramollir la gélatine dans de l’eau froide.
Dans une casserole, blanchir les jaunes avec le sucre ; ajouter le yuzu et faire épaissir sur feu doux en remuant. Ajouter la gélatine essorée et mélanger.
Battre les blancs en neige ferme et les ajouter délicatement à la préparation.
Verser la mousse sur la ganache, lisser et placer au frais – voire au congèl pour une découpe plus facile.

Last étape :
Couper de magnifiques parts d’entremets. Chauffer le reste de ganache et s’amuser à essayer de faire des déco sans passer par la case poche à douille ou cornet.

12 commentaires:

  1. Ah tiens je pensais que tu étais greques... lol

    Ta recette a l'air absolument délicieuse!!!

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  2. Bon, si ce gâteau est nécessaire à ta survie, j'adhère complètement!

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  3. J'aime tes remèdes anti-allergiques!

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  4. "Quand il ne peut plus lutter contre le vent et la mer pour poursuivre sa route, il y a deux allures que peut encore prendre un voilier : la cape (le foc bordé à contre et la barre dessous) le soumet à la dérive du vent et de la mer, et la fuite devant la tempête en épaulant la lame sur l’arrière avec un minimum de toile. La fuite reste souvent, loin des côtes, la seule façon de sauver le bateau et son équipage. Elle permet aussi de découvrir des rivages inconnus qui surgiront à l’horizon des calmes retrouvés. Rivages inconnus qu’ignoreront toujours ceux qui ont la chance apparente de pouvoir suivre la route des cargos et des tankers, la route sans imprévu imposée par les compagnies de transport maritime."

    Eloge de la fuite d'Henri Laborit

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  5. Ma dernière recette, née d'une fuite d'un trop plein de cours et exams !!

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  6. joli remède... de quoi redonner des forces pour continuer sa lecture...ou pas! xox

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  7. Je t’invite, ainsi que tous les bogueurs et blogueuses,à venir relever le défi du concours de cuisine 100pour100finlande.fr !
    Allez ! Mettez un peu de Finlande dans votre assiette !
    A bientôt !

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  8. terriblement tentante cette version au yuzu! de quoi se remettre des pb assurantiels!

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  9. Superbe!
    J'ai bien envie de tester cette recette, mais où as tu trouvé le yuzu? A Paris il y a des mois je n'en avais pas trouvé dans le quartier Japonais et dans ma province ils n'ont qu'un pot de jus deshydrater à réhydrater en suivant des indication 100% en japonais et donc, vachement facile à suivre ;-)

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  10. plus d'entremet et encore quelques semaines d'assurance vie à tenir ...
    Pour le yuzu, je l'ai trouvé chez Kioko en petite bouteille de 150mL - c'est traduit par "cédrat" . et la boutique a eu la bonne idée d'engager des vendeurs français : ça change la vie :-)

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  11. Je ne connaissais pas le yuzu, mais comme tu aimes le pandan et que j'adore aussi, je me fis à tes goûts et je tenterai d'en trouver!

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  12. ah , que du bonheur . je note qu'il faut vite que je retourne chez Kyoko pour le Yuzu ...

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