Il arrive souvent que l’on ait des difficultés de communication avec les xe om … D’abord, montrer l’adresse sur une carte, attendre quatre bonnes minutes que le chauffeur relève le nez, comme sortant d’une longue discussion avec Bouddha himself, puis négocier le tarif : « bao nhieu ? » (Prononcez bao niou, l’air pressé, sans omettre le regard légèrement blasé de l’expatrié de longue date). Ensuite commence une autre histoire. Sur le chemin, on se s’étonnera pas de prendre les énormes artères en sens interdit, de s’arrêter demander la route à un pote, d’entendre le chauffeur nous faire des récits sans fins, malgré nos protestations d’incompréhension. Finalement, on y arrive, parfois un peu secoué, mais vivant.
Je sais, je sais qu’il faut rester calme ici, ne surtout pas perdre ou faire perdre la face, ne jamais oublier qu’à l’étranger, l’étranger c’est nous … Mais vraiment, y a des jours, … Sans compter les 40° qui chauffent l'ambiance, la lambada et/ou la b.o de Titanic en toile de fond (ne demandez pas pourquoi), le trou de la couche d'ozone ... j’en perdrais presque toutes mes notions d’interculturel. J'y travaille, mais pour l'instant, c'est comme ça, c'est cyclique.
Après m’être fait rouler dessus (volontairement) par un vendeur de bananes en charrette hier après-midi, visiblement de mauvais poil, j’ai eu droit à ma nouvelle aventure xe omesque ce midi. Rien de bien méchant en soi, le chauffeur s’est juste arrêté trois fois pour demander le chemin de la rue la plus connue de la ville, avant de me faire descendre, monter sur la moto d’un collègue, redescendre, remonter, redescendre parce que je ne voulais pas payer plus cher que le prix fixé, puis finalement remonter. Et voilà - sans entrer dans les détails des vulgaires paroles qui ont alors explosé dans les cris et les larmes - comment j’ai perdu la face (c’est pas comme si c’était la première fois, cela dit).
Avec tout ça, j’avais bien besoin d’un petit remontant. Et c’est là qu’on s’aperçoit que toute cette litanie sur les motorbikes n’était que prétexte à présenter le splendide, le magnifique Banh Phu Si, gâteau martien indescriptiblement addictif à la noix de coco et à la pâte de riz gluant (c’est en tout cas ce que j’ai cru identifier), tout rond, tout mignon. C’est pas de la haute gastronomie, beaucoup de sucre et peu de nuances dans les saveurs, mais un duo de textures à tomber, une alliance du moelleux et friable au gluant et élastique … de la junk food alternative viet !
Certains ont des réticences vis-à-vis de la couleur, mais il faut quand même avouer que c’est plus beau d’un mac Flurry, non ?
Demain, publication du 1er reportage de la saga de notre envoyée très spéciale Jen La Motarde : « Petits épisodes extraordinaires d'une vie banale », ainsi qu'un documentaire sur la survie des blattes et lézards en milieu expatrié.
ça y est, je me suis défoulée. Merci de votre attention.
C'est drôle on dirait un petit canari vert, celui du dessous... C'est incroyable ce que ces gâteaux parviennent à créer un lien affectif avec le consommateur. Une forme de marketing hyper sensoriel en quelque sorte...
RépondreSupprimerQuelle aventure de circuler dans Saïgon! Ce gâteau a bien rempli son rôle, j'en suis sûre ;)
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